Surpopulation carcérale : "Est-ce que c'est une manière d'enfermer des gens ?", fustige la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté

"La loi veut qu'on punisse, mais une autre partie dit que la prison doit servir à réinsérer", rappelle Dominique Simonnot.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un détenue dans une cellule à la maison d'arrêt de Mulhouse (Haut-Rhin), le 22 octobre 2021. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, se dit vendredi 1er mars au micro de France Inter "catastrophée" par le niveau de surpopulation carcérale en France. Selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Justice, le nombre de détenus a atteint au 1er février un nouveau record, avec 76 258 personnes incarcérées, soit 5,5% de plus sur un an. Dans les maisons d'arrêt, le taux d'occupation grimpe à 147,7% avec de nombreuses personnes contraintes de dormir sur un matelas. "Il y a plus de 3 000 matelas par terre", s'indigne Dominique Simonnot.

La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté affirme avoir reçu "une lettre d'un détenu de 82 ans qui [lui] dit qu'il dort par terre sur un matelas, au milieu des cafards et des punaises de lit". "Est-ce que c'est une manière de sanctionner ?", fustige-t-elle.

Dominique Simonnot assure comprendre "qu'on aille en prison si on a commis des actes de délinquance". Mais elle se demande si ce sont "des façons d'enfermer des gens". "La loi veut qu'on punisse, mais une autre partie dit que la prison doit servir à réinsérer", rappelle la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. Elle considère que "dans ces conditions, dans les maisons d'arrêt françaises, c'est impossible". Dominique Simonnot appelle donc le gouvernement à "agir et à prendre les choses en main".

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