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Cinq détenues dans 12 mètres carrés : l'Etat condamné pour la détention "indigne" d'une femme à Mulhouse en 2018

Le tribunal administratif de Strasbourg a reconnu le "préjudice moral" subi par une femme aujourd'hui décédée. Il pointe la "suroccupation" d'une cellule à la maison d'arrêt de Mulhouse.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un surveillant pénitentiaire dans la maison d'arrêt de Mulhouse (Haut-Rhin), le 22 octobre 2021. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Cinq détenues en cohabitation dans une cellule de moins de 12 mètres carrés. Le tribunal administratif de Strasbourg a condamné l'Etat pour des "conditions indignes de détention" à la maison d'arrêt de Mulhouse (Haut-Rhin), dans une décision datée du 6 novembre. La justice reconnaît le "préjudice moral" subi par une détenue incarcérée du 18 mai au 27 juin 2018 à Mulhouse, dans ce document consulté par l'AFP mercredi 29 novembre, et condamne l'Etat à verser 1 000 euros "en réparation".

Sur quarante jours de détention, la détenue avait passé les dix premiers dans une cellule "réservée aux nouvelles arrivantes, d'une superficie de 6,46 m2, qu'elle partageait avec une autre détenue". Puis elle avait passé 30 jours dans une cellule d'une superficie de 11,81 m2, qu'elle partageait avec quatre autres détenues. Le tribunal a souligné "la suroccupation de cette dernière cellule", laissant à chaque détenue "moins de 3 m2 d'espace individuel, sans compter l'emprise au sol du mobilier (lits superposés, table, chaises, toilettes)".

"Des risques en matière d'hygiène"

Il pointe également l'absence de véritable séparation avec les toilettes, "interdisant ainsi toute forme d'intimité et induisant des risques en matière d'hygiène", et relève l'absence de système d'aération.

Sur les arguments soulevés en défense par le ministère de la Justice, qui faisait état de "travaux de rénovation" achevés à la maison d'arrêt, le tribunal pointe que seule "la réalisation des peintures dans les coursives du bâtiment, et non dans les cellules" est établie. La détenue "a été incarcérée dans des conditions indignes (...) pendant une période totale de 40 jours", conclut le tribunal. L'affaire avait été portée par la mère de la détenue, après le décès de cette dernière, survenu en 2020.

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