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Santé : un livre sur des soignantes victimes de violences

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Santé : « Silence sous la blouse »
Santé : « Silence sous la blouse » Santé : « Silence sous la blouse »
Article rédigé par France 3
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Cécile Andrzejewski est l’auteure du livre "Silence sous la blouse, agressions sexuelles, harcèlement à l’hôpital", chez Fayard. Un livre contre ces violences passées sous silence.

Dans le livre "Silence sous la blouse", la journaliste Cécile Andrzejewski a recueilli des témoignages d’aides-soignantes, d’infirmières, etc. Toutes victimes d’agressions de la part de leurs supérieurs. "La plupart des témoignages de ce livre sont ceux d’infirmières, d’aides-soignantes oui, mais il y a aussi des étudiantes, des médecins qui sont agressés par leurs supérieurs. Il se trouve que, plus vous êtes haut placé dans la hiérarchie hospitalière, et plus vous avez de chances de bénéficier d’une impunité", explique-t-elle. Alors, comment sortir de cette omerta ? "J’ai tâté tous les terrains, tiré tous les fils possibles : des associations, des syndicats qui accompagnent ces femmes qui avaient envie de briser ces omertas", ajoute Cécile Andrzejewski.

"Chiffre noir"

Quelle ampleur prend ce phénomène ? "C’est un chiffre noir. À l’hôpital, c’est tabou, c’est un chiffre noir. On ne sait pas combien de personnes sont concernées". Dans le livre, plusieurs scènes assez crues sont décrites. Par exemple, dans les salles d’opération, chambres de patients… "Beaucoup ont du mal à le saisir. Cela joue dans un phénomène de relativisation, notamment parce que les victimes voient au quotidien des patients dans des conditions très graves et exercent dans des conditions dramatiques ‘c’est très grave ce qui m’est arrivé, mais c’est plus grave ce que je vois’, se disent-elles".
Ce qui est compliqué, c’est que tout se passe dans un milieu très fermé et hiérarchisé. "Une trentaine d’agentes se sont plaintes. On leur a dit ’oui, mais s’il s’en va, il n’y aura palus de maternité. On culpabilise des victimes qui ont déjà le courage de parler. Les hiérarchies sont très fortes pour mettre sous cloche", termine la journaliste.

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