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Les retraités dans le viseur de la Cour des Comptes

Le déficit de la Sécurité sociale se creuse à nouveau en 2012 : 14,7 milliards d'euros. Dans un rapport de 600 pages, la Cour des Comptes prescrit de durcir la fiscalité pour les retraités. Ils pourraient voir leurs avantages fiscaux baisser considérablement. "Les retraités ne sont pas intouchables", a commenté la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (DURIS Guillaume Fotolia.com)

Depuis plusieurs années, de nombreuses études le démontrent :
les retraités français ont en moyenne des revenus et des patrimoines plus élevés
que les actifs. Sujet ultra sensible, la remise en cause de certains avantages
fiscaux des plus de 60 ans a toujours été
écartée par les gouvernements précédents, pour des raisons principalement
électorales. Rappelons que 16,2 millions de personnes sont à la retraite en France.
Un beau vivier d'électeurs.

La Cour des Comptes sort la grosse artillerie

Dans son  dernier rapport, la Cour des Comptes lance donc le pavé dans la mare. Elle préconise en effet d'accroître les
impôts des retraités. Tout en assurant des
ressources durables au minimum vieillesse, nos anciens pourraient être mis plus
à contribution et voir leurs avantages fiscaux être rognés.

Et de lancer ses recommandations pour économiser 5 milliards d'euros :

supprimer progressivement dans l'impôt sur le revenu des retraités
l'abattement de 10% alors qu'ils n'ont plus de frais professionnels > gain estimé de 2,7
milliards d'euros
 
exonération des majorations de pensions pour les parents de 3
enfants > gain estimé de 800 millions aligner le taux de CSG appliqué aux pensions de retraite sur celui
des actifs : 49% de retraités (7,9 millions) qui sont assujettis à une CSG
de 6,6% verraient ce taux monter à 7,5% > gain estimé de 1,2 milliard d'euros L'institution veut gratter le fond d'autres tiroirs. Notamment
ceux des particuliers employeurs de plus de 70 ans (ils sont 585.000). Ils
bénéficient, pour le moment, d'une exonération de cotisations patronales, ce
qui peut représenter pour eux une économie maximale de 245 euros par mois. La
fin de cette éxonération permettrait de ramener 380 millions d'euros d'argent
frais.

Des politiques qui ne disent plus non

Le ministre du Travail Michel Sapin a laissé entendre vendredi que
les cotisations sociales des retraités les plus aisés pourraient être alignées sur
celles de salariés. Interrogé sur BFM TV et RMC, il a exclu toutefois que tous les
retraités soient concernés. "On ne peut pas traiter tous les retraités de
la même manière",
déclare Michel Sapin.

Un peu plus tôt, sur Europe 1, Marisol Touraine, la ministre de la
Santé lâchait : "les retraités ne sont pas intouchables, nous devons
revoir la fiscalité dans son ensemble, c'est dans ce cadre-là que l'on peut
envisager une remise à plat de la contribution de chacun."

Des situations préoccupantes

Mais tous les retraités ne sont pas dans la même situation. Certains sont touchés par la précarité. Un million de personnes touche le minimum vieillesse dans notre
pays, soit 8.907,34 euros par an pour une personne seule et 14.181,30
euros pour un couple. Le minimum vieillesse coûte chaque année un peu plus de 2,8
milliards d'euros à l'État, financée par le Fonds de
Sécurité Vieillesse (FSV). Créé en 1956, le minimum vieillesse, concerne de
plus en plus de gens. Depuis 2007, le nombre d'allocataires est en constante
augmentation.

 

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