Depuis plusieurs années, de nombreuses études le démontrent :les retraités français ont en moyenne des revenus et des patrimoines plus élevésque les actifs. Sujet ultra sensible, la remise en cause de certains avantagesfiscaux des plus de 60 ans a toujours étéécartée par les gouvernements précédents, pour des raisons principalementélectorales. Rappelons que 16,2 millions de personnes sont à la retraite en France.Un beau vivier d'électeurs.La Cour des Comptes sort la grosse artillerieDans son dernier rapport, la Cour des Comptes lance donc le pavé dans la mare. Elle préconise en effet d'accroître lesimpôts des retraités. Tout en assurant desressources durables au minimum vieillesse, nos anciens pourraient être mis plusà contribution et voir leurs avantages fiscaux être rognés.Et de lancer ses recommandations pour économiser 5 milliards d'euros :supprimer progressivement dans l'impôt sur le revenu des retraitésl'abattement de 10% alors qu'ils n'ont plus de frais professionnels > gain estimé de 2,7milliards d'euros exonération des majorations de pensions pour les parents de 3enfants > gain estimé de 800 millionsaligner le taux de CSG appliqué aux pensions de retraite sur celuides actifs : 49% de retraités (7,9 millions) qui sont assujettis à une CSGde 6,6% verraient ce taux monter à 7,5% > gain estimé de 1,2 milliard d'eurosL'institution veut gratter le fond d'autres tiroirs. Notammentceux des particuliers employeurs de plus de 70 ans (ils sont 585.000). Ilsbénéficient, pour le moment, d'une exonération de cotisations patronales, cequi peut représenter pour eux une économie maximale de 245 euros par mois. Lafin de cette éxonération permettrait de ramener 380 millions d'euros d'argentfrais.Des politiques qui ne disent plus nonLe ministre du Travail Michel Sapin a laissé entendre vendredi queles cotisations sociales des retraités les plus aisés pourraient être alignées surcelles de salariés. Interrogé sur BFM TV et RMC, il a exclu toutefois que tous lesretraités soient concernés. "On ne peut pas traiter tous les retraités dela même manière", déclare Michel Sapin.Un peu plus tôt, sur Europe 1, Marisol Touraine, la ministre de laSanté lâchait : "les retraités ne sont pas intouchables, nous devonsrevoir la fiscalité dans son ensemble, c'est dans ce cadre-là que l'on peutenvisager une remise à plat de la contribution de chacun."Des situations préoccupantesMais tous les retraités ne sont pas dans la même situation. Certains sont touchés par la précarité. Un million de personnes touche le minimum vieillesse dans notrepays, soit 8.907,34 euros par an pour une personne seule et 14.181,30euros pour un couple. Le minimum vieillesse coûte chaque année un peu plus de 2,8milliards d'euros à l'État, financée par le Fonds deSécurité Vieillesse (FSV). Créé en 1956, le minimum vieillesse, concerne deplus en plus de gens. Depuis 2007, le nombre d'allocataires est en constanteaugmentation.