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Une peine de 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende ont été requis contre l'ancien Premier ministre

Dans son réquisitoire, le procureur Jean-Claude Marin a estimé que Dominique de Villepin était "complice de dénonciation calomnieuse" envers Nicolas Sarkozy "par abstention", vu son silence et sa passivité."Nicolas Sarkozy avait promis de me pendre à un croc de boucher, je vois que la promesse a été tenue", a réagi l'intéressé après l'audience.
Article rédigé par France2.fr
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Dominique de Villepin s'adresse à la presse après les réquisitions du parquet le 20 octobre 2009 (France 2)

Dans son réquisitoire, le procureur Jean-Claude Marin a estimé que Dominique de Villepin était "complice de dénonciation calomnieuse" envers Nicolas Sarkozy "par abstention", vu son silence et sa passivité.

"Nicolas Sarkozy avait promis de me pendre à un croc de boucher, je vois que la promesse a été tenue", a réagi l'intéressé après l'audience.

Le procureur a aussi demandé trois ans de prison dont 18 mois avec sursis contre l'ancien vice-président d'EADS Jean-Louis Gergorin, qui a remis les faux listings à la justice en avril 2004. Enfin, deux ans de prison dont six mois avec sursis ont été requis contre Imad Lahoud, auteur présumé de la falsification des documents.

A l'issue de l'audience, Me Olivier Metzner, l'un des avocats de Dominique de Villepin, a dénoncé devant la presse "l'inéquité" des réquisitions prises contre son client. Selon lui, ces réquisitions sont le résultat "d'une belle construction intellectuelle mais ce n'est qu'intellectuel, et donc artificiel". "On vient de créer le délit de ne rien faire", a ironisé Me Metzner. "On s'est toujours interrogé dans ce dossier de savoir où les réquisitions écrites avaient été prises, si c'était boulevard du Palais (au palais de justice de Paris, ndlr) ou rue du Faubourg-Saint-Honoré (à l'Elysée, ndlr), vous avez peut-être eu la réponse ce soir", a conclu l'avocat.

Le jugement sera mis en délibéré vendredi après les plaidoiries de la défense.

Réactions
- Martine Aubry, première secrétaire du PS, a estimé mercredi matin sur France 2, dans les "Quatre Vérités", qu'on avait "atteint un niveau extrêmement dramatique" dans le procès Clearstream, jugeant "très grave pour la politique" qu'il y ait "tant de haine entre un président de la République et un ancien Premier ministre".

- François Bayrou, président du MoDem, a estimé mercredi à propos de la partie civile du président Sarkozy dans le procès Clearstream que "le fléau de la justice" n'était pas "impeccablement équilibré". Et le leader centriste de souligner, sur France Info, la situation pour le moins complexe de ce procès: "Le président de la République ne peut pas être accusé devant un tribunal ni appelé à témoigner. Il est garant de l'indépendance de la justice et se trouve au sommet de la pyramide hiérarchique des magistrats du parquet. Et, il est partie civile dans cette affaire."

- Jean-Marc Ayrault, patron des députés PS à l'Assemblée nationale, a jugé mercredi que le procès Clearstream montrait essentiellement "un président de la République et un ancien Premier ministre qui veulent se tuer l'un l'autre". D'où "un vrai danger pour l'impartialité de la justice" puisque "le président de la République est partie civile dans ce procès".

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