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Procès PIP : les victimes à la barre

Après l'ancien patron Jean-Claude Mas mercredi, ce jeudi, ce sont les victimes du procès sur l'affaire des implants mammaires frauduleux PIP qui ont été invitées à témoigner. Les victimes, porteuses de ces prothèses défectueuses, ont mis en relief leurs difficultés à vivre normalement depuis leurs opérations. Jean-Claude Mas a également dû s'expliquer hors de la salle d'audience, en face-à-face, à la demande de certaines plaignantes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Maxppp)

"Le 15 février
2005, on me pose des PIP, soi-disant la Rolls des prothèses. Je voulais juste
redresser ma poitrine après avoir eu trois enfants. Un mois après, j'ai des
ganglions de partout, une balle de golf dans le cou, sous les aisselles... Et le
21 juin, on me trouve un cancer du sein de grade 3
". Ce témoignage,
c'est celui de Rachelle Urani, l'une des victimes présentes au procès PIP qui a
commencé le 17 avril dernier
.

Comme elle, plusieurs
victimes ont été appelées à raconter leur expérience à la barre, sous les yeux
des magistrats, et des cinq prévenus, dont le fondateur de l'entreprise PIP,
Jean-Claude Mas. Celui-ci a d'ores et déjà été entendu vendredi dernier, et a demandé pardon à celles qui ont subi des préjudices. Les victimes
ont souligné le caractère irréversible des préjudices subis. "Il y a un
mois encore, on m'enlevait un nodule, avec une anesthésie locale seulement, car
mon corps ne supporte plus d'anesthésie générale
", poursuit Rachelle
Urani.

"Ne soyez pas à
fleur de peau
" (Jean-Claude Mas)

D'autres victimes s'en
sont directement prises aux prévenus : "Vous êtes tous responsables, vous
cinq et tous ceux qui savaient dans l'entreprise (...) Vous avez privilégié vos
emplois et vous nous avez occultées
", a lancé Joëlle Manighetti. Avant
elle, la sœur de l'une des victimes décédées avait raconté les souffrances de
sa sœur, dont le corps avait été "brûlé " et "marbré "
par les lésions.

La confrontation entre
Jean-Claude Mas et ses victimes présumées a également eu lieu en dehors de la
salle d'audience : l'une des victimes a interpellé l'ancien patron de
l'entreprise pour s'expliquer sur la nocivité du gel. "Ne soyez pas à
fleur de peau
", lui a rétorqué Jean-Claude Mas. Il risque cinq ans de
prison lors de ce procès, qui se poursuit jusqu'au 17 mai.

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