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Particularité du procès: très peu de prévenus

Deux personnes seulement ont été renvoyées devant le Tribunal correctionnel après plus de cinq ans d'enquête
Article rédigé par France2.fr
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Le directeur de l'usine AZF de Toulouse Serge Biechlin arrive à l'hôtel de police de la ville, le 13 juin 2002. (© AFP - Eric Cabanis)

Deux personnes seulement ont été renvoyées devant le Tribunal correctionnel après plus de cinq ans d'enquêteDeux personnes seulement ont été renvoyées devant le Tribunal correctionnel après plus de cinq ans d'enquête

229 personnes se sont constituées parties civiles dont 210 personnes physiques et 19 associations, syndicats et mouvements politiques.

Face à elles, il n'y aura que deux personnes sur le banc des prévenus, l'ancien directeur de l'usine, Serge Biechlin et Grande Paroisse (groupe Total) en qualité de personne morale.

Avant même l'ouverture des audiences, une question taraude les esprits : pourquoi si peu de personnes sur le banc des prévenus ? Ce qui en entraîne aussitôt une seconde : cela suffira-t-il à faire tout la lumière sur les responsabilités éventuelles ?

Certains en doutent. D'autant que bien des ont été avancées au cours de l'enquête, pour tenter d'expliquer l'enchaînement des événements précédent l'explosion.

Douze autres personnes mises en examen dans le dossier, dont le manutentionnaire soupçonné d'être à l'origine du mélange chimique, ont bénéficié d'un non-lieu durant l'instruction.

Un grand absent : Total
Pour les victimes, il manque un acteur majeur dans ce procès : le décideur Total. Les sinistrés voudraient voir le groupe pétrolier à la barre.

Dans une requête de 364 pages, Me Léquevaque, l'avocat des associations de victimes et des syndicats à l'origine d'une demande de comparution de Total, a tenté de démontrer la thèse de la responsabilité pénale du groupe et de son PDG, Thierry Desmarest.

Dans sa citation directe, Me Léquevaques a mis en évidence "de nombreux manquements aux règlements de sécurité et d'hygiène sur le site d'AZF". Autre argument avancé par le magistrat, la société Grande Paroisse étant détenue à 80 % par Total, le pétrolier en contrôlait "la majorité du conseil d'administration, la présidence et la direction générale". Cela suffit, concluait-il, à démontrer que les décisions en matière de sécurité résultaient soit de l'application d'une directive imposée par Total, soit d'une politique générale de groupe".

Pour l'heure l'incertitude demeure. Le 10 novembre 2008, le tribunal de grande instance de Toulouse a repoussé au 23 février 2009, date du début du procès, sa décision sur la recevabilité de la citation directe du groupe et de son PDG.

Un renvoi justifié par le procureur adjoint Patrice Michel comme étant "la réponse la plus raisonnable", "la seule réponse cohérente qui rejoint le souci de vérité qui anime le ministère public".

Les cinquante-sept membres d'associations de victimes de la catastrophe, à l'origine de la citation à comparaître, considèrent pour leur part, qu'en l'absence du groupe pétrolier " le procès perd tout son sens".

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