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Nancy : un directeur jugé pour un homicide dans sa prison

C'est une première judiciaire : le tribunal correctionnel de Nancy juge vendredi l'ancien directeur de la maison d'arrêt Charles III de Nancy, qui doit répondre de la mort, en 2004, d'un détenu étranglé et battu par ses compagnons de cellule. La chambre de l'instruction a estimé que Stéphane Scotto avait commis une faute caractérisée, en plaçant la victime dans la même cellule qu'un détenu réputé dangereux, sans surveillance particulière. Il risque cinq ans de prison pour homicide involontaire.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Le 24 août 2004, à la maison d'arrêt de Nancy, Johnny Agassuci, qui attend son procès pour trafic de stupéfiants, est violemment agressé par un de ses deux compagnons de cellule, qui purge, lui, une peine pour des actes de torture et de barbarie. Stéphane Simonet l'étrangle à mains nues, puis le frappe très violemment.

Pour ce meurtre, il a été condamné, en appel, à 27 ans de réclusion criminelle. Mais la famille de la victime a aussi porté plainte contre le directeur de la prison... qui a finalement été mis en examen après une procédure à rebondissements. Stéphane Scotto a d'abord bénéficié d'un non-lieu, puis a vut cette décision annulée avant d'être finalement renvoyé en correctionnelle, malgré l'avis du parquet.

Les magistrats de la chambre d'instruction ont estimé que le directeur a commis une faute caractérisée. Car le meurtrier "présentait un profil particulier de dangerosité, son parcours pénitentiaire au sein de plusieurs maisons d'arrêt étant émaillé d'incidents démontrant sa grande agressivité " . Stéphane Scotto est jugé ce vendredi pour homicide involontaire, il risque cinq ans de prison.

"A ma connaissance un tel procès est une première "

La justice lui reproche donc de ne pas avoir isolé un détenu connu pour sa dangerosité. "Il a mis dans la même cellule un détenu très jeune, très fragile, et un psychopathe patenté ! " s'emporte l'avocat des parties civiles. Pour la défense, "la tâche était très rude à l'époque dans cette maison d'arrêt, aujourd'hui fermée et démolie " .

" A ma connaissance un tel procès est une première " , ajoute l'avocate de la défense. Qui argumente : " Au-delà des faits, le débat sur le terrain juridique sera âpre; à notre sens les éléments constitutifs de l'infraction ne sont pas réunis " .

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