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Le président malien veut porter plainte contre Le Monde

Ibrahim Boubacar Keita, le président malien élu en août 2013, a annoncé son intention de porter plainte contre le quotidien Le Monde après la parution d'un article qui le cite dans une enquête sur une affaire de corruption visant un homme d'affaires corse, Michel Tomi. Le Monde soutient que plusieurs chefs d'Etat africains bénéficieraient de l'argent français que Michel Tomi blanchirait en Afrique. Le président malien serait concerné pour des faits de corruption.
Article rédigé par Alix Hardy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Joe Penney Reuters)

Ibrahim Boubacar Keita, le chef d'Etat malien élu en août 2013, concerné par une affaire de corruption française : c'est ce qu'affirme le journal Le Monde dans un article paru vendredi sur son site. L'enquête, réalisée par deux journalistes du Monde , soutient que le président malien ferait partie du "système Tomi ", du nom de cet homme d'affaires corse soupçonné par la justice d'avoir blanchi de l'argent français en Afrique. 

Des informations qu'"IBK" réfute totalement : le président malien a annoncé samedi son intention de porter plainte contre le journal, car il estime que cet article vise à "salir son honneur ". 

Plusieurs chefs d'Etat africains concernés 

Une enquête judiciaire est bel et bien en cours sur l'affaire dont parle Le Monde . Deux juges enquêtent sur Michel Tomi, 68 ans, soupçonné de blanchir en France une partie de l'argent gagné en Afrique et de financer des présidents africains. Selon Le Monde , les magistrats ont demandé ce mois-ci au parquet un réquisitoire supplétif qui mettrait directement "IBK" en cause pour corruption. 

L'affaire prendrait racine dans l'enquête sur le cercle de jeux parisien de Wagram, ouverte en 2011. Trois suspects auraient trouvé refuge en Afrique, conduisant les policiers à enquêter sur Michel Tomi, qui, selon un portrait publié dans Le Monde, se revendique "plus Africain que Français ou Corse ". L'homme d'affaires, qui évolue dans l'univers du jeu, a connu son plus gros succès en implantant le PMU en Afrique francophone, avant de se diversifier entre autres dans l'aviation et le BTP. 

L'affaire n'inquiète pas que le président malien : Le Monde cite également " le président gabonais, Ali Bongo, et les présidents tchadien ou camerounais ", qui n'avaient pas réagi à la mi-journée de samedi. Michel Tomi et son fils sont devenus des piliers économiques du Gabon en y basant leur groupe, Kabi : ils figurent en bonne place dans la liste des 50 personnes qui font le Gabon de Jeune Afrique.

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