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Le faux architecte des Yvelines enfin jugé

Pendant 30 ans, l'homme a construit des bâtiments publics - des écoles, une polyclinique - en toute impunité. Le problème, c'est qu'il n'avait pas le diplôme, nécessaire quand on bâtit sur plus de 170 m². Il comparaît devant le tribunal correctionnel de Versailles pour escroquerie et usurpation de diplôme, pour ce qui n'est pas prescrit : la période 2009-2013.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Pendant 30 ans, l'homme a exercé comme architecte... sans diplôme (photo d'illustration) © MaxPPP)

Son procès aurait dû s'ouvrir en juin dernier, mais il a été reporté pour des raisons de procédure. Le procès d'un usurpateur, "mais certainement pas un escroc" , selon son avocat, Me Pascal Fournier.

L'histoire a été révélée au printemps dernier. Pendant 30 ans, cet homme, âgé aujourd'hui de 59 ans, a exercé comme architecte dans les Yvelines en toute impunité. Personne ne s'est plaint de ses services. Il a notamment construit plusieurs bâtiments publics, des écoles et une polyclinique. Sans diplôme d'architecte, pourtant obligatoire pour toute construction supérieure à 170 m².

Le numéro d'ordre de son beau-frère

En fait, il n'est jamais allé au bout de ses études. "Pour des raisons qu'il ne s'explique pas, il n'a jamais déposé son mémoire de fin d'études, c'est un loupé irrationnel" , dit son avocat. "Il s'est dit : je le ferai plus tard, et ça a duré 30 ans."  Juste avant son arrestation, il avait tout de même repris ses études et devait obtenir son diplôme à la fin de l'année. L'usurpation paraît tangible : l'homme avait des cartes de visite à son nom, mais utilisait le numéro d'ordre de son beau-frère, architecte en Lozère.

Comme le délai de prescription est assez court, il sera jugé pour "escroquerie" et "usurpation de diplôme", pour la période 2009-2013 - une période pendant laquelle il a facturé 926.000 euros d'honoraires avant charges. Une dizaine de victimes sont recensées : le conseil de l'ordre, les assureurs de l'architecte, et une mairie. 

A titre conservatoire, le juge des libertés et de la détention a saisi, dans une ordonnance contestée en appel par Me Fournier, la maison de l'architecte. Lundi, le tribunal correctionnel de Versailles a renvoyé le procès au 23 juin, dans l'attente de la décision de la cour d'appel prévue le 30 janvier 2014. 

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