La justice se penche sur le rachat du Printemps par le Qatar
1,6 milliard d'euros. Telle est la somme que le Qatar est prêt à débourser pour s'offrir le Printemps - le grand magasin du boulevard Haussmann, et 15 autres magasins en France; 3.400 salariés au total. Sauf que le rachat ne se fait pas sans heurts. La faute, manifestement, à une certaine opacité dans le processus. Maurizio Borletti, l'actuel propriétaire, toucherait à lui seul quelque 600 millions d'euros... Le scandale a été dénoncé par Mediapart et le Nouvel Observateur, qui a mis en lumière le rôle d'une femme de l'ombre, l'intermédiaire de l'émir, Chadia Clot.
Le personnel, lui, s'inquiète des conséqunces - inévitables - pour l'emploi. Il est question d'un business plan baptisé "Arthur 3", qui menacerait 250 emplois à Haussmann : le Printemps deviendrait un magasin encore plus luxueux, dont le rayon enfants serait supprimé au profit d'une grand espace dévolu à l'ameublement de luxe.
Référé
L'intersyndicale CGT, CFDT, UGICT-CGT et SAPP avait saisi, fin mai, le procureur de la République, pour lui demander de diligenter une enquête sur des "montages financiers opaques". En vain. La vente a été, très discrètement, finalisée au Luxembourg il y a quelques jours. En désespoir de cause, l'intersyndicale a lancé une procédure en référé pour faire la lumière sur la vente, ou tout au moins la retarder. L'audience est fixée ce mardi, en fin de matinée.
La décision sera rendue le 8 août.
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