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L'activiste pro-israélien Ulcan visé par une enquête de police

La sûreté départementale du Nord a ouvert une enquête contre le hacker franco-israélien pour "publication d'informations confidentielles". Grégory Chelli, alias Ulcan, s'est fait passer pour un policier auprès du commissariat de Villeneuve-d'Ascq en début de semaine pour récupérer et dévoiler les antécédents judiciaires de Tariq Ramadan.
Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Le profil Twitter du "militant sioniste" Grégory Chelli, alias "Ulcan" © DR)

C'est l'une des méthodes préférées d'Ulcan pour s'en prendre à des personnalités qu'il a dans le collimateur : se faire passer pour un policier auprès de commissariats un peu partout en France pour récupérer et publier des antécédents judiciaires sur les réseaux sociaux.

Et c'est ce qui lui vaut d'être sous le coup d'une enquête de la Sureté départementale du Nord. Lundi dernier à 23h30, le militant pro-israélien, proche de la Ligue de défense juive, a appelé le commissariat de Villeneuve-d'Ascq pour obtenir les détails du fichier TAJ (Traitement d'Antécédents Judiciaires, ex Stic) de Tariq Ramadan et de l'écrivain d'extrême droite Hervé Ryssen. L'enregistrement de la conversation téléphonique a ensuite été publié sur son compte Twitter.

Mais les éventuelles poursuites contre le hacker s'annoncent compliquées car "Ulcan" serait installé en Israël et il n'existe pas d'accord d'extradition entre Paris et Tel Aviv.

Convaincant auprès des policiers

Ulcan, ou plutôt Grégory Chelli, multiplie ce genre d'actions depuis plusieurs mois, avec plus ou moins de succès. Il est notamment soupçonné de faux appels aux commissariats d'Aulnay (25 juillet) de La Rochelle (le 7 août) et d'Aubenas (le 29 juillet).

Ce qui trompe les fonctionnaires de police, c'est qu'il semble être parfaitement renseigné sur les procédures et sur le "jargon" utilisé pour faire ce genre de demandes. Par ailleurs, alors qu'il est installé en Israël, il parvient à changer son numéro de téléphone pour paraître moins suspect. Lors de son appel à Aubenas, le numéro affiché était celui du standard du commissariat.

Rue89 dans le viseur

Le ministère de l'Intérieur a fait passer une consigne de prudence auprès des préfectures. Mais cela ne semble pas suffisant. Pierre Haski est la dernière victime en date de ce procédé. Les élements de la fiche TAJ de l'un des fondateurs de Rue 89 viennent d'être publiés ce vendredi après-midi sur Twitter par Ulcan. C'est en fait la suite d'une vendetta menée par Ulcan après la publication d'un portrait du "hacker sioniste" sur le site d'informations le 29 juillet dernier.

Celui qui se présente comme "un militant sioniste" est accusé d'avoir fait "planter" Rue 89 mardi et mercredi. Il s'en est également pris personnellement à Benoît Le Corre, l'auteur de l'article. D'après Libération , Ulcan a publié sur son site Violvocal un enregistrement d'un appel aux parents du journaliste, leur annonçant la mort de leur fils. Rue 89 et Benoît Le Corre ont porté plainte. Libération précise que la brigade de lutte contre la délinquance astucieuse et de la cybercriminalité a été saisie par le parquet.

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