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Incidents de Paris en justice : forte amende et peine de prison ferme

Le tribunal de grande instance de Paris examinait mardi soir, en comparution immédiate, les cas des deux premiers manifestants arrêtés dimanche pour avoir participé à un rassemblement interdit et pour des jets de projectiles. Des dossiers loin des casseurs et des blacks blocs vus sur les images des télés.
Article rédigé par Emmanuel Leclère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Scènes de violence dimanche place de la République à Paris © Laurent Cipriani/AP/SIPA)

Le premier prévenu  est présenté par le procureur comme l’archétype des casseurs de dimanche  dernier, ces manifestants masqués, parfois casqués, tous en noir, très organisés. ultramobiles. Mais sur les photos en noir et blanc présentées au tribunal, l’homme âgé de 28 ans qui marche entre les CRS et un mur de manifestants derrière est le seul habillé avec des couleurs claires dénonce son avocate. Certes avec un tee-shirt protégeant  le bas du visage et un sac à dos de randonneur dans lequel on n'a rien retrouvé, si ce n’est des vêtements de rechange. Lui raconte qu’il avait trop bu, taux d’alcoolémie d’un gramme relevé par la suite, qu’il est tombé lors de la première charge des policiers  et qu’il a alors bien lancé sa canette de bière, mais rien d’autre. Le tribunal l’a condamné à trois mois de prison ferme.

Vous voulez manifester : "Préparez vous à dépenser mille euros"

La deuxieme prévenue a 25 ans, poursuivie pour n’avoir pas voulu se disperser après les sommations d’usage et d’avoir ensuite refusé de donner son identité. Pas d’antécédents judiciaires. Elle écope de 1000 euros d’amende. Son avocate Me Bonvarlet  évoque un jugement spécial COP21 sous état d’urgence : "C'est une sanction qui est très lourde et qui surtout augure de ce qui va se passer pour les prochaines manifestations, qu'elles soient permises ou interdites, et pour les prochains manifestants. Je crois que c'était un mot d'ordre : si vous souhaitez manifester pourquoi pas mais préparez vous à dépenser mille euros".  Celui qui aura écopé de la plus lourde peine hier aura été finalement  Eric Petetin, ancêtre des zadistes pour sa lutte contre le tunnel routier du Somport dans la vallée d'Aspe dans les Pyrénées-Atlantiques dans les années 90 : 6 mois ferme pour un contrôle routier qui a dégénéré près de l'Elysée samedi soir. Il a été condamné pour outrage raciste et coups sur un agent à la peau noire. La passagère du véhicule avait elle mordu la policière venue pour la fouiller. Audience houleuse...  

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