Le vent froid balaie la cour d'honneur de la préfecture de policede Paris. Quand Jean-Marc Ayrault s'avance vers la tribune dressée pour qu'ilprononce son discours, le Premier ministre se fait un peu plus solennel."La police nationale est aujourd'hui en deuil, nous lesommes avec elle."Sous ses yeux, parmi le millier de personnes venues rendreun dernier hommage à Boris Voelckel et Cyril Genest, les familles des deuxpoliciers tués jeudi dernier à Paris, avec lesquelles Jean-Marc Ayrault a pudiscuter quelques minutes plus tôt. Les deux hommes de la BAC de nuit avaientété tués par un chauffard ivre et sans permis. Un troisième policier esttoujours hospitalisé depuis l'accident, dans un état grave."Ceux qui s'attaquent à vous s'attaquent à l'Etat" ,affirme le Premier ministre qui évoque un acte "irréparable" et "inexcusable" .Les deux fonctionnaires de 32 et 40 ans ont été faits chevaliers de la Légion d'honneurà titre posthume.Les policiers mobilisés partout en FranceEn dehors de Paris, l'émotion était la même. Dans plusieurscommissariats de province, des hommages ont été organisés, rassemblant environ200 policiers à Lille, à Toulouse, ou encore à Bobigny, à l'appel de deuxsyndicats, Unité-SGP et Alliance.A Lyon, ils étaient également nombreux à saluer la mémoirede leurs collègues parisiens.A Paris, beaucoup de policiers ont choisi une forme demobilisation différente, en dehors des organisations syndicales. Ils ont choiside se retrouver pour une marche blanche mardi en début d'après-midi, autour dela porte Maillot.Sur le plan judiciaire, le chauffard et son passager à l'originede l'accident jeudi dernier ont été écroués samedi.