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École en bateau : Kameneff reconnaît des "gestes répréhensibles", pas "pédophiles"

Le principal accusé du procès de l'École en bateau, Léonide Kameneff, a reconnu mardi des "gestes répréhensibles" devant la cour d'assises de Paris, mais a nié tout acte "pédophile". Il est accusé de viols et agressions sexuelles sur plusieurs enfants qu'il avait embarqués dans cette expérience de pédagogie alternative dans les années 70.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (A. GELEBART/SIPA Autre)

Plus de vingt ans après les faits, au premier jour de son procès devant la cour d'assises de Paris, Léonide Kameneff a nié toute pédophilie. Le fondateur de l'École en bateau, projet pédagogique alternatif lancé dans les années 70, est soupçonné de viols et d'agressions sexuelles à bord, par neuf anciens participants.

À la barre, l'ancien psychothérapeute de 76 ans, retrace son enfance et sa scolarité. L'homme semble fier de son parcours, de cette idée de l'École en bateau, née en 1969, "pour redonner  confiance à ces mineurs qui sont dans des relations difficiles avec leurs parents ", raconte Delphine Gotchaux, journaliste de France Info présente à l'audience. L'homme prend alors la mer, mais Léonide Kameneff l'admet : "J e n'ai pas vu que la société évoluait dans un autre sens, c'est une bêtise que j'ai faite ".

"À l'époque cela ne m'a pas paru mal ou anormal " (Léonide Kameneff)

L'accusé s'explique ensuite sur la nudité à bord, au cours d'un interrogatoire dense et serré mené par le président de la cour, Olivier Leurent. "E lle n'est pas venue de moi , se justifie-t-il, c'est Michel qui s'est mis tout nu un jour pour se laver et on a tous fait pareil ". "Il faut se replacer dans l'époque, on ne se cachait pas, les parents le savaient ", ajoute-t-il.

Et les massages, et la sexualité ? "Cela a été introduit par les jeunes ", repète-t-il encore comme un leitmotiv. N'était-ce pas le rôle des adultes de mettre des barrières ? "Un éducateur d'aujourd'hui oui, mais à l'époque cela ne m'a pas paru mal ou anormal ", répond l'accusé. "Que j'ai eu des gestes répréhensibles, certainement, mais ce n'est pas de  l'attirance pédophilique ", ajoute-t-il.

"Par jeu, par affection, par tendresse" (Léonide Kameneff)

"Quelle différence ? ", demande alors le président de la cour. "Le pédophile recherche le plaisir, l'enfant est sans importance, moi c'est par jeu, par affection, c'est de la tendresse " conclut-il, devant une salle sonnée.

Le procès de Léonide Kameneff et de trois autres anciens membres de l'équipage se poursuit jusqu'au 22 mars.

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