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Chevaline : amendes requises contre BFM TV et Le Parisien

La chaîne d'information BFM Tv et le le journal Le Parisien étaient poursuivies devant le tribunal d'Annecy ce vendredi pour avoir publié les photos de la tuerie de Chevaline il y a un an. Le procureur a réclamé 10 000 euros d’amende. Le jugement a été mis en délibéré au 29 mai.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (© PHOTOPQR/LE DAUPHINE)

Une photo qui peut coûter cher. Il y a un an, la chaine d’information BFM TV et le quotidien Le Parisien avaient publié trois images de la famille assassinée lors de la tuerie de Chevaline en septembre 2012. Un recel de violation du secret de l'instruction aux yeux de la justice. 

Aujourd’hui, pour ces délits, au procès devant le tribunal correctionnel d'Annecy, le procureur de la République, Eric Maillaud, a requis 10 000 euros d’amendes envers les deux directeurs de la publication, ainsi que Dominique Rizet, le directeur de la rédaction de la chaine. Les trois hommes sont poursuivis pour recel de violation du secret de l'instruction, atteinte à l'intégrité d'un cadavre et reproduction des circonstances d'un crime.

Les prévenus absents au tribunal

La position des deux rédactions est restée la même lors du procès, invoquant la liberté d’informer. Mais, selon le procureur "la ligne rouge avait été franchie. " Les images montraient la scène de crime, le véhicule de la famille al-Hilli et le corps de Sylvain Mollier gisant à terre.

Dans son réquisitoire, Eric Maillaud détaille : "Ce jour-là, le fils ainé de Sylvain Mollier était devant sa télévision, en direct. Il a vu son père mort dans la poussière " avant d’ajouter :  "Il n'y avait là qu'un seul objectif: l'audimat, le sensationnel. Et la satisfaction de certains journalistes. C'est une histoire d'ego : « regardez ce que moi seul suis capable de vous montrer » "

Dans sa plaidoirie, Me Dufau, avocat de BFMTV, a rétorqué que "l'atteinte grave à la dignité d'une victime ne concerne que les victimes directes donc seulement les personnes vivantes ", puis revient sur l’accusation de violation du secret de l'instruction" Rien sur ces images, ni marque ni sigle ni cote ou avertissement ne prouve qu'elles proviennent du dossier d'instruction" . La défense a plaidé la relaxe.

Le procureur a précisé que l'enquête sur ce point serait classée sans suite. Les photos publiées par les deux médias seraient issus d'un DVD déstiné aux enquêteurs, ayant été utilisé lors d'une présentation de l'affaire à la gendarmerie nationale.

Le jugement a été mis en délibéré au 29 mai.

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