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Attentat de la rue Copernic : l'extradition du suspect examinée

La demande d'extradition, déposée par la France et validée par le gouvernement canadien en avril 2012, est examinée par la cour d'appel de l'Ontario à partir de ce lundi. Hassan Diab est présenté comme celui qui a confectionné et déposé la bombe, qui a fait quatre morts et une quarantaine de blessés le 3 octobre 1980.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Blair Gable Reuters)

Il était étudiant à Beyrouth, en octobre 1980. Impossible, donc, d'être à Paris ce 3 octobre 1980, lorsqu'une bombe explose devant la synagogue de la rue Copernic, tuant quatre personnes et en blessant une quarantaine d'autres... C'est du moins ce qu'Hassan Diab soutient mordicus depuis qu'il est inquiété par la justice. Il dit aussi être victime d'un homonyme... Bref, il est innocent, selon lui.

Ce n'est pas l'avis de la justice française, qui a réclamé - et obtenu - auprès du Canada son extradition. Mais Hassan Diab a fait appel de cette décision d'extrader. C'est donc à la cour d'appel de l'Ontario de statuer. L'audience est prévue sur deux jours, lundi et mardi, mais la décision ne devrait pas être rendue avant plusieurs semaines.

Faux Panadriyu, mais vrai Diab ?

Hassan Diab, un ancien professeur de sociologie qui aura 60 ans dans quelques jours, est donc présenté par la France comme celui qui a confectionné et déposé la bombe dans la sacoche d'un moto, placée aux abords de la synagogue. La moto avait été achetée quelques jours avant par un nommé Alexander Panadriyu, de nationalité chypriote... qui s'est avéré être une fausse identité.

Le rapprochement avec Hassan Diab s'est fait par la suite, sur la foi de portraits-robots établis à l'époque, et d'analyses graphologiques faites sur la fiche d'hôtel remplie par le certain Panadriyu.

Hassan Diab a été interpellé au Canada le 13 novembre 2008, puis remis en liberté en mars 2009 et placé sous strict contrôle judiciaire. Son extradition a été prononcée le 4 avril 2012.

Son avocat estime que l'extradition n'est pas possible, car la France n'a jamais formulé de chefs d'inculpation à son encontre - mais la France ne peut signifier formellement la mise en examen de quelqu'un que lors d'une garde à vue... Il estime aussi que cette extradition repose sur des aveux arrachés sous la torture d'un ressortissant syrien - ce qui lui vaut le soutien d'Amnesty International. La justice canadienne n'aura pas trop de deux jours pour remettre tout cela en ordre...

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