La Chambre de l'Instructionrépondra donc à cette question à 9h ce vendredi : à son poste de hautfonctionnaire du ministère du Travail dans les années 1980, Martine Aubrypouvait-elle agir sur la politique des pouvoirs publics au sujet de l'amiante ?De cette réponse découlera l'annulation,ou non, de la mise en examen de la maire de Lille. Elle est soupçonnée "d'homicides et blessuresinvolontaires " entre 1984 et 1987 dans l'enquête sur l'exposition à l'amiante des salariés de l'usine Férodo Valéo de Condé-sur-Noireau (Basse-Normandie). Cette semaine, le Canard Enchaînéaffirmait que la décision serait favorable.La maire de Lille estimedepuis le début de cette affaire qu'elle n'a rien à se reprocher. Elle répète que dans les années 1980, lesdécrets réglementant l'usage de l'amiante semblaient suffisants. Les autoritéssanitaires n'émettaient pas d'alerte particulière."L'annulation de lamise en examen est une remise en cause totale du procès de l'amiante"(association de victimes)Pour François Martin, leprésident de l'association de défense des victimes du bassin de Condé-Flers,dans l'Orne, "si les fonctionnaires étaient au courant du danger l'amiante,ils auraient dû alerter leurs autorités ".Il craint sans cesse que leprocès de l'amiante soit "repoussé " et rappelle : "Celafait plus de 16 ans que cette procédure est en cours, nous sommes toujours dansl'attente, encore faut-il que notre justice puisse poursuivre lesresponsabilités des uns ou des autres ".En cas d'annulation, l'associationde défense des victimes du bassin de Condé-Flers n'exclut pas de se pourvoir encassation.