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Pologne : le Premier ministre demande la fin de "la barbarie" des manifestations pro-avortement

Le pays connait depuis six jours des manifestations sans précédent contre le verdict du Tribunal constitutionnel qui a proscrit l'IVG en cas de malformation grave du foetus, car elle serait, selon les juges, "incompatible" avec la Constitution polonaise.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre conservateur polonais, Mateusz Morawiecki, à Bruxelles (Belgique), le 1er octobre 2020.  (DURSUN AYDEMIR / ANADOLU AGENCY / AFP)

Le Premier ministre conservateur polonais Mateusz Morawiecki a défendu, mardi 27 octobre, une décision de justice synonyme d'interdiction quasi totale de l'avortement, appelant à mettre fin à "la barbarie" des manifestations de colère qui s'y opposent à travers tout le pays.

La Pologne connaît depuis six jours des manifestations sans précédent contre le verdict du Tribunal constitutionnel qui a proscrit jeudi l'Interruption volontaire de grossesse (IVG) en cas de malformation grave du foetus, car elle serait, selon les juges, "incompatible" avec la Constitution. 

La loi sur l'avortement en vigueur en Pologne était déjà l'une des plus restrictives en Europe. Le verdict, conforme au souhait du parti ultra-catholique nationaliste au pouvoir, Droit et Justice (PiS), restreint le droit à l'IVG aux seuls cas de danger de mort pour la femme enceinte et de grossesses résultant d'un viol ou d'un inceste.

Des marches de protestation dans plusieurs villes de Pologne 

"Ce qui se passe dans l'espace public, ces actes d'agression, de barbarie, de vandalisme sont absolument inacceptables", a déclaré Mateusz Morawiecki à la presse, avertissant que toute manifestation violente pourrait conduire à une "escalade"

Mardi, une session du Parlement a été perturbée au moment où le président conservateur de la Diète (chambre basse) a comparé le symbole de l'éclair rouge omniprésent lors des manifestations, et porté par des députés de gauche et du centre, à celui des jeunesses hitlériennes. Les députés de gauche s'en sont pris au chef du PiS, le vice-Premier ministre Jaroslaw Kaczynski, protégé par ses propres députés et la garde du parlement, en brandissant des pancartes pro-choix et scandant des slogans antigouvernementaux.

Des marches de protestation se sont poursuivies mardi dans plusieurs villes de Pologne, et le mouvement La grève nationale des femmes, suivi sur Facebook par près de 400 000 personnes, a appelé le gouvernement à démissionner. Plusieurs organisations féministes ont appelé les femmes à faire grève mercredi et à manifester vendredi dans l'ensemble du pays.

 

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