Vincent Lambert : ses parents tentent le tout pour le tout

Les chants et les prières se sont tus dimanche soir devant le CHU de Reims (Marne). Dimanche 19 mai, sur l'appel de Viviane Lambert, 200 personnes se sont retrouvées pour protester contre la décision d'arrêter de soigner Vincent Lambert. Sa mère refuse de croire qu'il n'y a plus d'espoir : "Ils sont en train de le tuer. C'est de l'euthanasie déguisée. Ils tuent mon fils. On est parti trois jours. On est revenu et il pleurait quand il nous a reconnus".

Vincent Lambert est le symbole à son corps défendant du débat sur la fin de vie en France : dix ans de procédures et de soins acharnés. Sa femme est contre l'acharnement thérapeutique, une volonté que son époux aurait exprimée. Les parents de Vincent Lambert, fervent catholique, dénoncent une euthanasie déguisée et actionnent sans relâche tous les leviers juridiques possibles.

Macron sollicité

Il existe pourtant des solutions selon Jean-Luc Romero, président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) : "C'est la femme, le mari ou le conjoint qui décide dans la loi en Belgique, celui qui construit sa vie avec le malade". À compter de lundi, l'équipe médicale pourra administrer à Vincent Lambert une sédation profonde jusqu'à son décès.

"À partir du moment où on a décidé que ce maintien artificiel n'avait plus de sens, qu'il était déraisonnable et que c'était de l'acharnement thérapeutique, il va rentrer dans une phase de fin de vie en quelques jours. La médecine est capable de maintenir les gens artificiellement en vie pendant très longtemps. La preuve, lui ça fait dix ans. S’il n’y avait pas ces mesures, ça ferait dix ans qu'il serait décédé", détaille le Dr Devallois, médecin en soins palliatifs. Les parents de Vincent Lambert en appellent désormais au président Emmanuel Macron.