Réforme du "choc des savoirs" : enseignants et parents d'élèves mobilisés partout à travers la France pour dire "non à l'école du tri"

Tous les représentants des principaux syndicats d'enseignants et de parents d'élèves sont réunis samedi dans les cortèges partout en France contre la réforme du "choc des savoirs".
Article rédigé par franceinfo - avec France Inter et France Bleu
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Manifestation contre la réforme du choc des savoirs à Paris, le 4 mai 2024. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Des manifestations ont lieu à Paris, Nantes, Limoges, Nîmes ou encore Périgueux samedi 25 mai pour s'opposer à la réforme du "choc des savoirs", voulue par le gouvernement. Enseignants, syndicats et parents d'élèves protestent particulièrement contre la mise en place des groupes de niveaux au collège.

À Paris, les manifestants se sont élancés en début d'après-midi samedi de la place de la Sorbonne, direction la place de la Bastille. En tête de cortège, une grande banderole adresse un message clair au gouvernement : "Non au choc des savoirs", a constaté sur place une journaliste de France Inter. Tous les représentants des principaux syndicats d'enseignants et de parents d'élèves sont réunis dans le cortège, la réforme faisant l'unanimité contre elle.

Sur le fond, les manifestants estiment que regrouper les élèves les plus faibles entre eux va à l'encontre de l'objectif de mixité qu'ils défendent pour l'école publique. "Le collège est une période charnière pour les enfants, ils sont déjà assez stigmatisés comme ça", souligne Laëtitia, maman de deux enfants. Elle s'inquiète pour son établissement du Val-d'Oise, où beaucoup d'élèves sont issus de classes sociales défavorisées. "Si on les met par groupe, ils ne vont pas pouvoir échanger entre eux et il n'y aura plus du tout de mixité puisque les enfants qui arriveront déjà avec des difficultés vont continuer avec leurs difficultés", explique-t-elle.

Le reportage de Valentin Dunate dans la manifestation parisienne

Sur la forme, cette mesure ne pourra pas s'appliquer par manque de moyens, ajoutent les manifestants. Il n'y a pas assez de professeurs de français et de mathématiques pour créer des groupes à effectifs réduits, insistent-ils. Selon les syndicats et les parents, il faudrait plutôt diminuer le nombre d'élèves sur toutes les classes, et pour cela, augmenter les salaires.

"Modèle passéiste et conservateur"

Dans le centre-ville de Nantes, 400 parents et des enseignants de Loire-Atlantique participent également samedi après-midi à la manifestation contre la réforme du "choc des savoirs" et contre les groupes de niveau. Une manifestation qui se déroule en musique, avec une fanfare et notamment un rap contre la réforme, peut-on voir dans une vidéo publiée sur X par France Bleu Loire Océan.

Une centaine d'enseignants et de parents d'élèves se sont aussi rassemblés devant le rectorat de Limoges samedi matin, selon France Bleu Limousin. "Non, à l'école du tri" était écrit en lettres rouges et noires sur une banderole. Au-delà des groupes de niveau, les manifestants s'opposent à la "prépa-seconde", classe destinée aux élèves ayant raté le brevet à la fin de la troisième.

À Dijon, une centaine de personnes a manifesté, indique France Bleu Bourgogne. Parmi elles, Jérôme Naime, principal d'un collège et secrétaire académique du SNPDEN (Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale) dénonce également "la tenue unique qu'on appelle aussi uniforme". Elle va selon lui "à l'encontre des valeurs de diversité et de vivre-ensemble".

L'école est un sanctuaire où les élèves peuvent venir quelles que soient leurs croyances, leurs origines ou leurs convictions, et c'est ça l'esprit de la République !

Jérôme Naime, principal d'un collège et secrétaire académique du SNPDEN

à France Bleu Bourgogne

À Nîmes, une cinquantaine d'enseignants et de syndicalistes ont manifesté contre la réforme samedi matin. "Cette réforme dessine les contours d'un modèle passéiste et conservateur", a affirmé au micro de France Bleu Gard Lozère Maya Amer-Moussa, du syndicat SNES-FSU.

À Guéret, une cinquantaine de personnes  a manifesté devant la préfecture de la Creuse. "On ne veut pas un choc des savoirs, on veut un choc des moyens, et on veut le respect de la communauté éducative", insiste Luc Marquès, le secrétaire départemental du SNUIPP-FSU en Creuse. "Dans toutes les instances ou presque, on a voté contre ces groupes de niveau. Mais Gabriel Attal continue malgré tout", regrette Luc Marquès. 

Les manifestants étaient une cinquantaine à Perpignan et environ 70 à Périgueux, rapportent France Bleu Roussillon et France Bleu Périgord.

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