Le suicide d'un enseignant reconnu comme "imputable au service"
Le 6 septembre 2012, un communiqué du syndicat Sud Éducation dénonçait "la souffrance des personnels de l'Éducation nationale qui n'a fait qu'empirer ces dernières années ". Quelques heures plus tôt, un enseignant "nouvellement affecté " dans un lycée du Calvados, âgé de 40 ans, s'était suicidé, en ce jour de rentrée scolaire. Il effectuait ses premiers pas en lycée après avoir enseigné en primaire. Le syndicat ajoutait : "Comme après chaque suicide, le rectorat nie la relation avec le travail et dans ce dernier cas utilise une cellule dite psychologique pour demander au personnel de rester silencieux sur l’évènement, et pouvoir d’autant mieux renvoyer à la sphère privée ".
Presque deux ans plus tard, le ministère de l'Éducation nationale a fait marche arrière, selon Sud. Le recteur aurait reconnu ce suicide comme "imputable au service", donc le lien entre ses conditions de travail et son geste. Pour Brigitte Bioton, mandatée fédérale du syndicat sur la questions des conditions de travail, "sur tout accident de travail, il devrait y avoir une enquête ", ce qui "ne se fait jamais ".
Les membres du syndicat attendent désormais une enquête en bonne et due forme du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), mais aussi des changements dans les conditions de travail, et en particulier un plus important suivi médical. Car, selon Sébastien Rouaux, membre du syndicat et professeur en lycée technologique, il y a un vrai manque sur ce point-là.
Après l'imputabilité au service reconnue, le syndicat ne compte pas s'arrêter là, et tient à ce que le dossier soit mené jusqu'au bout par le ministère de l'Éducation nationale.
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