Risques pour la santé, stress, violences : le détail des signalements réalisés par les enseignants

En 2022, les situations de droits de retrait signalés par les enseignants ont baissé, en raison notamment de la sortie progressive de la pandémie de Covid-19. En revanche, les signalements de risques pointés par les professeurs ont augmenté dans les écoles.
Article rédigé par franceinfo
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Illustration (KETTY BEYONDAS / MAXPPP)

RECTIFICATIF. Dans une précédente version de cet article, nous indiquions qu'en 2022, les droits de retrait exercés par les enseignants avaient augmenté de 15% dans le premier degré et de 66% dans le secondaire, d'après l'analyse annuelle des signalements réalisée par le ministère de l'Education nationale. Cette information a été nuancée et précisée par l'un de nos interlocuteurs dans la soirée, mardi 19 décembre : en 2022, les situations de droits de retrait signalés par les enseignants ont baissé, en raison notamment de la sortie progressive de la pandémie de Covid-19. En revanche, les signalements de risques pointés par les professeurs ont augmenté dans les écoles.


Les situations de droits de retrait signalés par les enseignants ont baissé, sur l'année 2022, par rapport à 2021, peut-on observer dans l'analyse annuelle des signalements faits sur la santé et la sécurité au travail des personnels, réalisée par le ministère de l'Education nationale et que franceinfo a pu consulter, mardi 19 décembre. Ce droit de retrait, un professeur l'exerce en refusant de venir travailler parce qu'il estime qu'il est dans une situation de danger grave et imminent. Selon ce document, les droits de retrait des enseignants ont ainsi baissé de 41% dans les écoles, de 88% dans les collèges et de 64% dans les lycées.

Quand on regarde dans les détails les motifs de droits de retrait, ce sont les risques biologiques, notamment liés au Covid-19, qui arrivent en premier. La sortie progressive de la pandémie explique ainsi notamment la baisse du nombre des droits de retrait. Viennent ensuite les personnels en nombre insuffisant (14,5% des cas). Cela peut être, par exemple, des difficultés à gérer seul un élève au comportement difficile, des manques d'accompagnants d'élèves en situation de handicap ou de personnels de vie scolaire. Les agressions et les violences sont la troisième cause des droits de retrait (11,3%), à égalité avec les risques liés aux bâtiments. Les menaces externes, venant notamment de parents d'élèves, et les intrusions représentent 8,1% des cas.

Risques psychosociaux, ambiance thermique

Plus largement, les enseignants pointent les risques encourus dans le cadre de leur fonction, sans qu'ils exercent forcément leur droit de retrait. Ces signalements ont fortement augmenté dans les écoles (passant de 5 715 en 2021 à 8 372 en 2022). Dans les collèges et les lycées, ce chiffre est relativement stable (en passant respectivement de 2794 à 2654, et de 1636 à 1534).

Pour quels motifs ? Un tiers (35,8% dans le primaire, 36,8% dans le secondaire) concerne les risques psychosociaux. Cela comprend des difficultés de gestion de classe, un nombre d'élèves trop important, des enfants trop difficiles à gérer ou des menaces de la part de jeunes ou de parents. Environ un quart des cas (25% en premier degré et 29,7% en second degré) concernent l'ambiance thermique, c’est-à-dire la mauvaise isolation des bâtiments scolaires qui oblige les enseignants et les élèves à travailler dans une étuve l'été et dans le froid en hiver. Loin derrière, on trouve également les risques liés aux équipements de travail, aux transports routiers, aux chutes ou encore aux nuisances sonores.

L'analyse des signalements faits sur la santé et la sécurité au travail des personnels de l'Education nationale est faite, chaque année, sur la base des remontées faites par les personnels dans les registres des établissements. Le document final prend en compte la totalité des trente académies.

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