Études : saviez-vous que les lycéens et les apprentis pouvaient aussi partir en Erasmus ?
Erasmus, devenu Erasmus+, a 35 ans cette année. De jeudi à samedi, des animations sont prévues pour parler du programme d'études à l'étranger, dans les universités, les écoles supérieures mais aussi dans des lycées et les Centres de formation en apprentissage.
L'hiver dernier, Smaïl, un lycéen en Bac Pro MELEC (Métiers de l'électricité) est parti un mois à Dublin faire un stage dans une entreprise informatique, grâce à Erasmus+. Le programme a payé le voyage, la famille d’accueil et versé une petite bourse à celui qui était alors en Terminale. "Ça m'a rendu plus responsable, estime Smaïl. J'ai découvert un mode de travail différent. J'ai pu communiquer avec des clients, répondre à des demandes spécifiques. Et j'ai également pu développer mon anglais".
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La maîtrise de la langue est un atout qui lui a permis de décrocher un contrat d'apprenti juste après son Bac Pro. "On travaille souvent avec des clients à l'étranger, donc la plupart du temps, c'est moi qui communiquait avec eux, leur expliquait la situation, quand il y avait des soucis. Donc c’était un grand avantage, une qualité sur mon CV". Aujourd’hui, Smaïl poursuit ses études en BTS Fluides, Energies, Domotique, en alternance.
Celle qui a poussé Smaïl à s'envoler pour Dublin, c'est Paule Luciani, la référente Erasmus+ dans son lycée francilien. La professeure a aidé 13 jeunes à partir en stage en Irlande cette année, car, insiste-t-elle, "en Terminale Professionnelle, comme en lycée général, ils ont Parcoursup.
"On se rend compte que 100% des élèves partis en Erasmus+ en Terminale, se voient proposer une filière d'études supérieures."
Paule Luciani, référente Erasmus+ d'un lycée francilienà franceinfo
"Ils ont ça sur le CV. En lycée pro, c'est tellement rare d'avoir ça, avoir fait un stage de quatre semaines à l'étranger", souligne l'enseignante.
Un tremplin vers l'emploi des jeunes
Plus de 100 000 jeunes partent en Erasmus + chaque année dont 25% sont des lycéens de la voie professionnelle et des apprentis, soit environ 25 000 personnes chaque année. Morgane, elle, veut justement rajouter une ligne originale à son CV. Apprentie coiffeuse, à Laval, elle va repartir trois mois dans un salon en Allemagne où elle a déjà travaillé 15 jours en stage. "J'ai eu une énorme ouverture d'esprit. Ils se sont occupés de moi comme si j'étais leur petite sœur", évoque Morgane avec émotion.
C'est son CFA, (Centre de Formation en Apprentissage) qui lui a trouvé le salon de coiffure, situé à Flensbourg, une grande ville du Nord de l’Allemagne. Pour son prochain séjour, elle va toucher une bourse Erasmus+ de 800 euros par mois, complétée par une aide de Pôle Emploi, puisqu'elle n'est désormais plus apprentie. "C'est une bonne expérience et ça va être un travail sur moi-même, espère-t-elle. Savoir se débrouiller toute seule, être sociable et devenir un peu plus autonome que ce que je ne l'étais."
Son patron en Mayenne l'a laissé partir alors que Morgane était encore apprentie dans son salon. Au début, les chefs d’entreprise sont plutôt réticents, explique Vincent Chalain, responsable mobilité Erasmus+ des apprentis en Mayenne.
"Il faut qu'on puisse convaincre un patron de voir son jeune partir à l'étranger alors qu'il doit être, tout ce temps, payé par le maître d'apprentissage en France."
Vincent Chalain, responsable mobilité Erasmus+ en Mayenneà franceinfo
"Ce n'est pas facile mais on y arrive, assure-t-il. Quelque part, il va acquérir de nouvelles façons de travailler, de nouveaux outils. Ce n'est que du bonheur au retour du jeune."
Autre argument pour convaincre : les jeunes pourraient bientôt être remplacés dans leur entreprise par d’autres apprentis étrangers, le temps de leur Erasmus. Cette forme d’échange est expérimentée depuis cette année dans le cadre du programme Mona, qui vise à accélérer le nombre d'apprentis partant en Erasmus+. L'expérimentation va durer jusqu'en 2025.
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