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Convocation d'un enfant au commissariat : Vallaud-Belkacem soutient l'école

La ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a dit jeudi sa solidarité avec l'équipe de l'établissement scolaire niçois dans lequel un enfant a tenu des propos violents à l'encontre des victimes des attentats de Charlie Hebdo lors de la minute de silence du 8 janvier. L'enfant et son père ont été convoqués au commissariat, ce qui suscite la polémique.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (L'enfant de 8 ans a été convoqué avec son père au commissariat pour comprendre comment il avait pu tenir des propos violents après les attentats de janvier © Maxppp)

"Je le dis avec force, non seulement cette équipe a bien fait de se comporter ainsi, mais son travail de suivi, et pédagogique et social, est une oeuvre utile et je l'en remercie ". Des propos de la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, tenus jeudi qui valident la conduite des enseignants et du directeur de cette école de l'ouest de Nice, dans laquelle un enfant de 8 ans avait refusé d'observé la minute de silence du 8 janvier en mémoire des victimes des attentats. Il avait ajouté des paroles violentes, affirmant son admiration pour les terroristes et lâchant que les journalistes tués avaient mérité leur sort.

Explications houleuses avec le père

Cette conduite a été signalée par l'école à la cellule de protection de l'enfance et des explications houleuses ont suivi avec son père dans l'établissement, au cours desquelles il aurait menacé l'équipe. C'est ce comportement que le directeur a dénoncé au commissariat, qui a par la suite convoqué le père et l'enfant. Au cours de l'audition, ce dernier a reconnu ses propos. Mais il aurait aussi dit ne pas avoir compris ce qu'était exactement un terroriste. 

"On a convoqué l'enfant et son père pour essayer de comprendre "

"On a convoqué l'enfant et son père pour essayer de comprendre comment un garçon de 8 ans peut être amené à tenir des propos aussi radicaux ", a expliqué le Directeur départemental de la sécurité publique, Marcel Authier, face à la polémique qui a flambé. L'avocat du père, Me Sefen Guez-Guez a tweeté des extraits de l'audition. Il a porté plainte contre le directeur de l'école pour violences aggravées. Il l'accuse d'avoir tapé la tête du garçon contre un tableau et de l'avoir giflé. Les autorités de leur côté, ont révélé que les deux petits frères de l'enfant, âgés de 3 et 4 ans, ont été pris en charge comme victimes potentielles de violences dans une affaire totalement différente, sur demande d'une association de protection de l'enfance.

"La lutte contre la radicalisation ne doit pas donner lieu à une hystérie collective "

Le débat a pris lui une dimension publique quand l'Observatoire national contre l'islamophobie, qui dépend du CFCM, le Conseil français du culte musulman, a fait part de sa profonde inquiétude, soulignant que la "lutte contre la radicalisation ne doit pas donner lieu à une hystérie collective ".

Sur le plan politique, le député UMP des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti a souligné que l'enfant a été convoqué avec son père : "Il faut arrêter avec le monde des bisounours, on est dans un pays qui subit une menace extrême ". Le secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat, Thierry Mandon a pour sa part demandé de "raison garder " et que "c'est la famille qu'il faut auditionner, pas l'enfant ".

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