Allocation de rentrée scolaire : "Un coup de pouce appréciable mais insuffisant", juge la FCPE qui demande "la gratuité des fournitures scolaires pour toutes les familles"

L'allocation de rentrée scolaire est un "coup de pouce appréciable dans le contexte d'inflation que l'on connaît mais malheureusement cela ne suffira pas à encaisser le choc de l'inflation que les familles vivent au quotidien", a pointé mercredi 16 août sur franceinfo Grégoire Ensel, président national de la fédération de parents d’élèves FCPE, qui demande la gratuité des fournitures scolaires.

L'allocation de rentrée scolaire, qui aide les parents aux revenus modestes à payer cartables et autres fournitures, va être versée aujourd'hui en métropole et dans la plupart des départements d'outre-mer. Les montants ont été revalorisés de 5,6% par rapport à la prime versée à l'été 2022.

franceinfo : L'allocation de rentrée scolaire a augmenté cette année. Est-ce suffisant ?

Grégoire Ensel : C'est un coup de pouce appréciable dans le contexte d'inflation que l'on connaît mais malheureusement cela ne suffira pas à encaisser le choc de l'inflation que les familles vivent au quotidien. Donc, c'est un coup de pouce appréciable mais insuffisant. L'augmentation que l'on constate est de 10% en moyenne sur les fournitures scolaires et c'est très variable. Elle est de 14% en papeterie, +9% pour le matériel artistique. On voit bien que ce budget augmente très fortement et qu'il sera difficile à encaisser pour toutes les familles, celles qui touchent l'allocation de rentrée scolaire, environ trois millions de foyers, mais il y a toutes les familles qui n'ont pas accès à ces aides et qui vont être confrontées à des tickets très fortement en hausse à la rentrée.

Faudrait-il encadrer le prix des fournitures ?

Il va falloir qu'on en discute. C'est un sujet très important. Il semblerait que les 10% d'augmentation sont dans le viseur du gouvernement qui a demandé une enquête pour comprendre les raisons de cette augmentation. En général, on parle de l'augmentation du papier, du conflit en Ukraine, mais si on regarde depuis 2020 c'est une hausse continue chaque année des fournitures scolaires. Il va falloir qu'on regarde ce qui se passe depuis 2020 parce qu'on est à +20%. On demande au ministre de l'Education nationale et à Olivia Grégoire [ministre déléguée au Commerce] d'avoir un groupe de travail pour qu'on puisse comprendre les résultats de cette enquête qui arrivera en septembre, voir ce que l'on peut faire, les enseignements que l'on peut en tirer et préparer la rentrée prochaine.

Que demandez-vous ?

La gratuité de l'école publique c'est le projet même de notre projet éducatif. La question de la gratuité des fournitures scolaires, on souhaite à nouveau la mettre sur la table. La question se pose pour toutes les familles. Il y a un an, jour pour jour quasiment, sur franceinfo, Olivier Klein, qui était ministre de la Ville et du Logement, souhaitait travailler avec Pap Ndiaye (ancien ministre de l'Education) sur la question de la gratuité des fournitures scolaires pour les quartiers populaires. Nous n'avons pas entendu d'annonce ces jours-ci sur ce sujet. Nous le remettons sur la table et demandons qu'on y travaille.

Qui financerait cette gratuité ?

Le contribuable. C'est quelque chose de juste. Il faut qu'on puisse, établissement par établissement, définir comme c'est le cas aujourd'hui, les fournitures nécessaires, avoir des achats groupés et faire en sorte que la facture baisse parce que c'est la nation qui prend en charge cet effort. C'est bien normal pour l'école publique.