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Une députée LREM "scandalisée" par la "journée pour la vie" organisée par une élue d'extrême droite à l'Assemblée

Marie-Pierre Rixain, présidente de la délégation aux droits des femmes, demande le retrait de la "troisième édition de la journée parlementaire pour la vie" organisée à l'Assemblée nationale par la députée Marie-France Lorho.

Article rédigé par Margaux Duguet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
La députée LREM de l'Essonne, Marie-Pierre Rixain, le 21 juin 2017. (THOMAS SAMSON / AFP)

L'abbé de Tanoüarn, le président de la Fondation Lejeune, le rédacteur en chef du site Boulevard Voltaire ou encore celui de Riposte Catholique. Tous doivent se retrouver le 17 janvier pour la troisième édition de la journée parlementaire pour la vie organisée par la députée Marie-France Lorho, qui a pris la succession en août de Jacques Bompard, élu de la Ligue du Sud, un mouvement d'extrême-droite. Le thème de cette année ? "Affronter le transhumanisme", un courant qui selon La Croix "prétend utiliser les progrès de la science et de la technologie pour transformer l'homme et lui permettre de dépasser ses limites biologiques". Au programme, des questions et réflexions sur "qu'est-ce qu'un homme ?", "la valeur de la fragilité" ou bien "survivre au transhumanisme"

Le colloque, qui doit se tenir dans les murs de l'Assemblée nationale, a provoqué l'ire de Marie-Pierre Rixain, députée LREM de l'Essonne qui est aussi la présidente de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes. "Scandalisée que l'Assemblée nationale où Simone Veil s'est battue pour l'IVG, ouvre en 2017 ses portes à de telles idées obscurantistes", a-t-elle écrit sur Twitter, demandant le "retrait" de cette journée. 

"Il a été demandé à la députée de retirer le logo de l'Assemblée nationale"

Contacté par franceinfo, l'entourage de Marie-France Lorho est furieux de "cet appel clair à la censure". "La précédente majorité était plus dure sur ces sujets-là mais elle-même n'a pas pensé à demander l'interdiction de ce genre de réunions", explique-t-on. "On n'est pas d'accord sur l'évolution de la loi sur ces sujets-là et on veut y réfléchir", ajoute-t-on, tout en précisant que les intervenants sont "des professeurs d'université, des journalistes qui ont pignon sur rue"

Ce que la présidente de la délégation aux droits des femmes demande, c'est hallucinant ! Ce sont des sujets de droit dont on veut discuter

Entourage de la députée Marie-France Lorho

à franceinfo

L'Assemblée nationale est-elle au courant de l'organisation de ce colloque ? Sollicité par franceinfo, l'entourage du président du Palais Bourbon, François De Rugy, explique que "tant que l'on reste dans le cadre fixé par la loi", l'Assemblée "n'a pas de droit de regard" sur ce que les députés organisent. En revanche, fait-on savoir, "il a été demandé à la député (...) de retirer le logo de l'Assemblée nationale car cela entretient la confusion". En effet, ajoute-t-on, "l'Assemblée n'organise pas cet événement, et ça n'engage que la députée". Il est ainsi rappelé l"interdiction faite aux députés ou aux associations qui organisent des colloques dans le Palais Bourbon d'utiliser le logo de l'Assemblée nationale". Une demande que devrait honorer Marie-France Lorho. 

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