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Le débat sur les déserts médicaux relancé après le drame de Brive

L'accouchement dramatique d'une femme de 35 ans qui a perdu son bébé sur l'A20 vendredi a relancé le débat sur la désertification médicale. Par ailleurs une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de ce drame.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

Pour le moment, les circonstances exactes de ce drame sont
inconnues. Vendredi une femme de 35 ans a perdu son bébé en se rendant à la
maternité de Brive
 à une heure de route de chez elle. Elle a accouché sur une
aire d'autoroute de l'A20.

Ce drame a en tous cas relancé de manière importante la
question des déserts médicaux de certains territoires. Depuis la fermeture de
la maternité de Figeac en 2009, le Lot 
ne compte plus qu'une seule structure pour 170.00 habitants. Réagissant sur
ce sujet à Nice, François Hollande a réclamé l'ouverture d'une enquête
administrative.

Pour le chef de l'État : "Le drame nous
appelle une nouvelle fois, encore, à ne rien accepter en matière de désert
médical."
Par ailleurs François Hollande a rappelé un de ses engagements de campagne :

"Aucun Français ne doit se trouver à plus de 30 minutes de soins
d'urgence."

L'enquête a été confiée à
la ministre des Affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine. Par
ailleurs, une autre enquête a été ouverte par l'Agence régionale de santé (ARS).

"Conséquence de la politique de démobilisation"

De son côté Michel
Antony, le président de la Coordination nationale de défense des hôpitaux de
proximité a demandé un moratoire sur la fermeture des maternités. "Depuis
les années 70 on a fermé en France les deux tiers des maternités. De 1.370, on
est passé à 535 à ce jour"
, explique Michel Antony, "les conséquences
sont évidents, rien que statistiquement. C'est dangereux de tomber enceinte
dans un département où il n'y a qu'une seule maternité".

Jean Marty, le président
du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens
français Syngof voit dans ce drame "une conséquence de la politique de
démobilisation et de concentration des moyens autour des capitales régionales".

Le président PS de la
région Midi-Pyrénées, Martin Malvy s'est longtemps opposé à la fermeture de la
maternité de Figeac, dont il a été le maire. Il se demande si "ce drame ce
serait produit s'il y avait eu une maternité plus proche"
. Pour lui, il
faut désormais tirer les enseignements de la fermeture de la maternité de
Figeac :

"Il faut maintenir les petits hôpitaux en allant vers la mutualisation
des moyens."

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