"Il peut réaliser 14 millions de milliards d'opérations par seconde" : le CNRS se dote d'un supercalculateur de 14 "petaflops"
Alors que la France a réalisé l'acquisition pour 25 millions d'euros d'un nouveau supercalculateur dédié à l'intelligence articielle, le président du CNRS, Antoine Petit, s'enthousiasme mardi sur franceinfo sur les possibilités nouvelles offertes par cette machine.
La France sera dotée cette année d'un supercalculateur dédié à l'intelligence artificielle, fabriqué par la société américaine Hewlett Packard Enterprise, qui pourra effectuer 14 millions de milliards d'opérations par seconde. Acheté 25 millions d'euros, il sera installé au centre de calcul Idris, sur le plateau de Saclay en région parisienne. Les "résultats plus précis" de ce supercalculateur "vont permettre de créer du business et des emplois", a expliqué Antoine Petit, le président du Centre national de la recherche scientifique, mardi 8 janvier sur franceinfo.
franceinfo : Ce supercalculateur, qu'est-ce que c'est ?
Antoine Petit : C'est un gros ordinateur. Beaucoup d'entre nous ont un ordinateur personnel, avec une puissance de calcul qui augmente : nous avons aujourd'hui dans nos smartphones une puissance de calcul supérieure à celle des ordinateurs d'il y a dix ou vingt ans. Ce nouvel ordinateur, de 14 "petaflops" [unité de mesure de la puissance de calcul], nous permettra de réaliser 14 millions de milliards d'opérations par seconde. Notre calculateur précédent était dix fois moins puissant.
Qu'est-ce que ça rapporte ?
C'est d'une utilité très concrète par exemple pour modéliser le climat. Cela nécessite énormément d'heures de calcul avec des machines de plus en plus puissantes. C'est une utilisation classique. Il y a aussi ce qui est lié à l'intelligence artificielle. C'est un des buts de ces supercalculateurs. On peut citer les questions de médecine personnalisée, de traduction automatique, de jeux etc. Ce sont tous les exemples dans lesquels on a beaucoup de données, et il faut des puissances de calcul très importantes pour traiter ces données.
Derrière tout cela il y a du business ?
On va être capables de créer des start-up, d'avoir des modèles de plus en plus puissants. Les applications de ces calculs sont nombreuses, elles couvrent à peu près tous les domaines d'activité. On a besoin de ces machines puissantes pour avoir des résultats plus précis qui vont créer du business et des emplois.
Combien ça coûte et qui va l'utiliser ?
C'est un ordinateur à 25 millions d'euros, auxquels il faut rajouter le coût de fonctionnement, car il dépense beaucoup d'énergie et doit être refroidi. Il faut continuer à investir régulièrement pour avoir des modèles de plus en plus puissants, qui ensuite ont des impacts économiques importants. Son accès principal sera réservé aux équipes académiques françaises, du CNRS, mais aussi des universités et des autres organismes de recherche. Les industriels pourront aussi l'utiliser sous certaines conditions.
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