Une société de lutte contre le spam victime d'une cyberattaque
Une attaque "au bazooka" : c'est ainsi qu'un spécialiste américain de la sécurité informatique qualifie la cyberattaque qui vise depuis quelques jours Spamhaus, un groupe basé à Genève qui publie des "listes noires" d'adresses de spams dont se servent les messageries pour filtrer les courriels indésirables. L'organisation à but non lucratif est la cible d'attaques par déni deservice (DDoS).
Ce piratage informatique à grande échelle a commencé la semaine passée, selon Spamhaus, après que le groupe a placé sur sa liste noire un site Internet néerlandais, Cyberbunker. Ce dernier aurait pu se faire aider par des pirates informatiques originaires d'Europe de l'est.
Le quotidien américain New York Times cite un homme qui se présente comme le porte-parole des pirates, et qui affirme que Cyberbunker a agi en représailles contre Spamhaus, qui "abuse de son influence " : "Spamhaus a emmerdé des tas de gens ces dernières années en faisant du chantage aux fournisseurs d'accès à Internet et aux opérateurs pour qu'ils déconnectent des clients dans la moindre décision de justice ou sans le moindre processus juridique ", explique-t-il.
300 Giga de données par seconde
Résultat : ces attaques qui consistent, selon des experts, à inonder les serveurs de Spamhaus avec 300 gigabytes de données par seconde, contre 50 gigabytes dans les autres attaques précédentes connues.
En revanche, contrairement à ce qui avait été dit dans un premier temps, l'attaque ne provoquerait pas d'encombrements sur Internet. Mais selon certains spécialistes, cela pourrait s'aggraver : "De plus graves perturbations pourraient survenir à plus grande échelle si l'attaque s'intensifie ", a prévenu dans un communiqué la société spécialisée Kaspersky Lab. Spamhaus, de son côté, a demandé assistance à la firme Cloudflare pour tenter de résoudre ce problème.
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