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Dossier médical personnel : un fiasco à 500 millions d'euros

Le dossier médical personnel aurait coûté un demi milliard d'euros en dix ans, révèle ce samedi le Parisien. Malgré son coût exorbitant, ce carnet de santé numérique mis en place en 2004 peine à séduire les patients et le personnel médical. Sa gestion pourrait être confiée à la Caisse nationale d'assurance maladie. 
Article rédigé par Juliette Deborde
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

500 millions d'euros : c'est la somme astronomique engloutie
par le dossier médical personnel en dix ans, révèle le Parisien dans son
édition de samedi. Un chiffre qui va dans le sens de celui évoqué par la Cour des comptes début 2013

Inauguré en grande pompe en 2004, ce carnet de santé électronique, censé faciliter l'échange des données sur les patients entre les professionnels de santé, est aujourd'hui au point mort. Seulement 400.000 dossiers ont été ouverts
sur les cinq millions prévus.

Un outil très peu utilisé 

La plupart des dossiers seraient même vides ou inutilisés. Et pour cause : peu de patients connaissent l'existence du dossier médical personnel (DMP). A l'heure où la protection des données fait débat, ils sont aussi réticents à l'idée de divulguer des informations sur leur état de santé.

Pour le député Gérard Bapt, rapporteur PS du projet de
loi de financement de la Sécurité sociale, l'outil a été mal conçu et est " inadapté  " aux moyens dont disposent les hôpitaux. Pour
lui, le coût global du DMP pourrait même atteindre le milliard d'euros. 

"L'échec était prévisible", pointe du doigt le député Gérard Bapt (par Cédric Lang-Roth) 

Vers une relance du projet 

Lancé par l'ancien ministre de la Santé Philippe
Douste-Blazy pour renflouer le trou de la Sécurité sociale, le dossier médical informatisé avait déjà été relancé par Roselyne Bachelot en 2008. Sans succès. 

Pas question pour autant de renoncer à ce projet : la ministre
de la Santé Marisol Touraine s'est engagée à remettre à plat le DMP. D'après le Parisien, c'est la Caisse nationale
d'assurance maladie qui pourrait prendre le relais de l'Asip, l'organisme public actuellement chargé de la gestion du DMP et soupçonné de conflits d'intérêt.

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