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Une revue médicale publie une liste noire de 68 médicaments à éviter

"Prescrire" a refusé de décerner sa "Pilule d'or" récompensant un médicament, préférant lister les traitements jugés inutilement dangereux. Seul un vaccin contre la méningite a été primé par la revue indépendante.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Selon la revue "Prescrire", 68 médicaments présentent des risques disproportionnés au regard de leur utilité. (SCIENCE PHOTO LIBRARY / AFP)

Elle distribue un bon point et multiplie les mauvais. La revue médicale indépendante Prescrire a primé, jeudi 30 janvier, un vaccin contre la méningite, tout en publiant une liste de 68 médicaments à éviter en raison des risques qu'ils font courir aux patients. "L'année 2013 est une année de plus sans progrès important apporté par de nouveaux médicaments", a indiqué le directeur de sa rédaction, Bruno Toussaint. Pour marquer sa déception, la revue a renoncé à décerner sa traditionnelle "Pilule d'or" en 2013, pour la sixième année consécutive.

Seul traitement honoré dans le "palmarès" de Prescrire (lien PDF) : le Nimerix, un vaccin fabriqué par le laboratoire GlaxoSmithKline, contre la méningite à méningocoques de type A, C, W135 et Y, destiné aux enfants de 1 à 2 ans devant voyager en zone d'épidémie. Ce vaccin, a estimé Bruno Toussaint, "a contribué à améliorer la prévention chez certains nourrissons".

Le Protelos pointé du doigt 

Prescrire indique par ailleurs avoir remis à jour sa liste des médicaments "plus dangereux qu'utiles" qui devraient être écartés "dans l'intérêt des patients". Se fondant sur des études réalisées entre 2010 et 2013, la revue recense 68 médicaments "dont la balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes les situations cliniques pour lesquelles ils sont autorisés".

Parmi ces médicaments, certains présentent des risques "disproportionnés par rapport aux bénéfices qu'ils apportent", comme le ranélate de strontium, commercialisé sous le nom Protelos, utilisé dans le traitement de l'ostéoporose, qui peut entraîner des troubles neurologiques et cardiovasculaires graves pouvant aller jusqu'au décès. L'Agence européenne du médicament (EMA) vient d'ailleurs de recommander la suspension du Protelos des laboratoires Servier, comme l'explique Le Parisien.

Réactions allergiques, urgence dermatologique et hépatites

La revue cite également la quinine (contenue dans les médicaments Hexaquine, Okimus, Quinine vitamine C Grand), utilisée pour traiter les crampes mais qui expose également à des effets indésirables graves voire mortels, comme des réactions allergiques graves ou des troubles hématologiques. En comparaison, leur efficacité est jugée faible.

Prescrire déconseille également la prescription du dompéridone (Motilium) pour les reflux gastro-œsophagiens, soulignant que d'autres médicaments nettement moins dangereux existent. De même, l'Izilox (moxifloxacine), un antibiotique de la famille des quinolones, n'est "pas plus efficace que d'autres" mais expose à des syndromes de Lyell (une atteinte brutale et grave de la peau, potentiellement mortelle) et à des hépatites graves.

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