Une réforme de l'AME est une "décision politique" et n'est pas une question de santé publique, dénonce le médecin urgentiste Mathias Wargon

Le dispositif de l'Aide médicale d'Etat est reste en place malgré l'adoption mardi de la loi immigration par le Parlement. Le gouvernement promet en revanche une réforme au début de l'année 2024.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Mathias Wargon, médecin urgentiste, chef des urgences de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis, était jeudi 26 mai l’invité du 8h30 franceinfo.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Lors des négociations pour le vote de la loi immigration, Les Républicains ont accepté de renoncer à la suppression de l'Aide médicale d'État en contrepartie d'une réforme du dispositif début 2024. Selon Pour Mathias Wargon, chef des urgences Smur de l'Hôpital Delafontaine à Saint-Denis, "la décision est politique" et ne s'enquiert pas des questions de santé publique : "Quelqu'un qui tousse ça peut être une toux, un Covid-19, ça peut être aussi un début de tuberculose et là, ça a un impact sur la santé, non pas seulement de la personne, mais de son entourage et des gens qui vivent autour, ça peut être un problème de santé publique."

La réforme de l'AME entraînera un afflux de personnes vers les urgences selon lui : "Il faut savoir que l'AME s'adresse non pas aux personnes, mais c'est une façon de payer les médecins libéraux et les hôpitaux pour les soins qu'ils prodiguent."

"Comme les médecins libéraux ne seront plus payés, les gens vont aller vers les hôpitaux, ça ne fera que creuser le trou des hôpitaux et ça ne change rien pour les gens."

Mathias Wargon, chef des urgences Smur de l'Hôpital Delafontaine à Saint-Denis

à franceinfo

La fin de l'inconditionnalité de l'hébergement d'urgence inquiéte également Mathias Wargon. Selon le médecin urgentiste, de nouvelles personnes qui "vont se présenter aux urgences, dans des urgences déjà surchargées" alors que "les urgences sont déjà un réceptacle des difficultés de la société".

À propos de la démission d'Aurélien Rousseau et du remplacement par intérim d'Agnès Firmin-Le Bodo, le chef des urgences Smur de l'Hôpital Delafontaine à Saint-Denis déplore l'instabilité. "On voit les déserts médicaux et le problème d'attractivité des hôpitaux, déplore l'urgentiste. Il y a un moment, il va falloir qu'on ait des médecins, des gens qui restent en place et qui puissent réformer le système de santé".

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