Une barbe abrite plus de bactéries que les chiens
Qui d’une barbe fournie ou d’un pelage de chien abrite le plus de bactéries ? Des chercheurs de l’université autrichienne de Salzbourg et de l’Institut de Radiologie et de Médecine Nucléaire de Lucerne (Suisse) se sont posés cette étrange question. Selon eux, aucun doute : en terme d’hygiène, les hommes barbus affichent de moins bons résultats que les chiens.
A l’origine de l’interrogation de ces chercheurs, la volonté d’étendre l’usage des appareils d’imageries médicales à un usage vétérinaire, car "il n’y a en Europe et dans le monde que quelques cliniques vétérinaires équipées d’IRM (Imagerie par résonance magnétique, ndlr) dédiés aux animaux" alors que "dans les pays développés", les appareils d’IRM "vacants ou sous-utilisés" ne manquent pas, écrivent les radiologues dans leur étude publiée le 29 février 2019 dans la revue European Radiology. Mais le principal obstacle à ce partage est celui de la propreté et du risque de contamination bactérienne entre les différents types de patients.
Plus de bactéries pathogènes dans les barbes
Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont prélevé et comparé les micro-organismes vivants dans les barbes de 18 hommes et les pelages de 30 chiens. En parallèle, ils ont également analysé la contamination bactérienne d’un appareil d’IRM partagés par des patients canins et humains avec celle de deux autres appareils utilisés exclusivement par des humains.
Les chercheurs ont alors trouvé que les barbes des 18 hommes présentaient un nombre plus élevé de bactéries pathogènes - comme des staphylocoques dorés ou des entérocoques - que le pelage des chiens. "Sur la base de ces résultats, les chiens peuvent être considérés comme propres par rapport aux hommes barbus" écrivent les radiologues dans leur étude.
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Des IRM "presque stériles" après le passage d’un chien
Mieux, ils ont remarqué que les précautions d’hygiène prises après le soin d’un chien rendait l’appareil IRM "presque stérile, ce qui peut ne pas être le cas après un examen clinique sans nettoyage et/ou désinfection", ce qui est souvent le cas entre deux patients humains.
"Nous avons montré que les chiens ne présentaient pas de risque important pour l’hygiène chez l’humain, même s’ils utilisaient le même appareil d’IRM" concluent donc les chercheurs, qui n’émettent aucune réserve quant au partage des outils d’imagerie médicale entre l’homme et son "meilleur ami".
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