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Les conditions sanitaires dans les camps de réfugiés continuent d'inquiéter les experts

Après avoir fui la guerre au péril de leurs vies, les réfugiés entrés en Europe sont menacés par les maladies qui se développent dans les camps où les autorités les regroupent, selon des spécialistes réunis à Amsterdam à l’occasion d’une conférence sur les maladies infectieuses.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Selon les agences de réfugiés, plus d'un million de migrants sont arrivés en Europe l'année dernière, la pire crise migratoire sur le continent depuis la Seconde guerre mondiale. Cette année, ils étaient déjà près de 180.000 à rejoindre l'Europe. Beaucoup de ces réfugiés se retrouvent ensuite dans des camps mal équipés pour faire face à cet afflux sans précédent.

Affaiblis par la fatigue, le manque de nourriture, d'eau propre et de médicaments, les réfugiés sont alors les cibles faciles de maladies évitables, mais aux conséquences dramatiques faute de soins. Gale, rougeole, tuberculose, fièvre typhoïde... longtemps oubliées en Europe, certaines de ces maladies réapparaissent dans ces camps de réfugiés (voire encadré).

"Il y a peut-être un problème, dans l'avenir", a prévenu Hakan Leblebicioglu, spécialiste turc en maladies infectieuses, lors de la conférence annuelle de la Société européenne de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (ESCMID), qui se tient jusqu'au 12 avril à Amsterdam. La tuberculose, la polio et la rougeole "devraient être considérées comme des menaces émergentes pour les réfugiés mais aussi pour [les régions où il se trouvent] et peut-être pour l'Europe".

Le problème est d’autant plus grand que les mouvements anti-vaccins européens provoque "des vides dans la couverture", selon M. Leblebicioglu, et que la résistance aux antibiotiques est une inquiétude grandissante.

Absence de politique européenne commune

Parmi les causes de la prolifération de ces maladies, M. Leblebicioglu explique que les réfugiés "vivent dans des conditions peu hygiéniques dans des camps bondés, [et qu’il y a], dans certains pays, un problème d'accumulations d'ordures". Pour Nicholas Beeching, de l'école de médecine tropicale de Liverpool, en Grande-Bretagne, des obstacles culturels ou de langue peuvent également diviser les réfugiés et les professionnels de la santé. Beaucoup de réfugiés "ne savent pas comment accéder aux soins de santé, même s'ils y ont droit".

Les spécialistes dénoncent l’absence d’une politique européenne commune pour dépister les nouveaux arrivants, les traiter et les vacciner, assurent les experts. Certains déplorent notamment que les dépistages soient effectués au hasard.

Les experts de l'ESCMID appellent à une augmentation des fonds européens, et à une approche commune pour le dépistage et le traitement. "Malgré le prix, cela en vaudrait la peine", argumentent-ils.

Des risques encore limités pour les européens

Les conférenciers de l'ESCMID ont néanmoins répété que le risque réel d'une transmission à la population locale est encore négligeable. "Le fait qu'ils soient marginalisés et ne s'intègrent pas à la communauté européenne est à l'origine des maladies et protège les communautés européennes", assure M. Matteelli.

La meilleure manière d'agir est d'assurer un dépistage rapide, traiter les maladies infectieuses parmi les réfugiés et donner un accès au système de soins de santé du pays d'accueil, assure-t-il. "Si nous faisons tout cela, nous pourrons observer une meilleure santé pour les réfugiés, pour les fournisseurs de soins et pour les communautés locales".

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