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VIH : vers la généralisation des traitements antirétroviraux ?

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Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Tous les patients doivent avoir accès aux traitements antirétroviraux dès l'annonce de leur séropositivité. Voici les nouvelles recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C'est, selon elle, "essentielle pour mettre fin à l'épidémie de sida en une génération". Ce traitement consiste à associer au moins trois médicaments antirétroviraux pour supprimer au maximum le VIH et arrêter l'évolution de la maladie.

David, 24 ans, est séropositif depuis moins d'un an. Quand il apprend sa maladie, le jeune homme est immédiatement placé sous traitement antirétroviral. Chaque jour, il prend plusieurs cachets pour stopper la reproduction du VIH. Après deux mois de traitement, sa charge virale diminue et devient rapidement très basse. Un véritable soulagement pour le jeune homme.

Eviter l'affaiblissement du système immunitaire

En France, il y a encore deux ans, seules les personnes dont le taux de CD4 - un type de globules blancs ciblé par le VIH - tombait sous le seuil des 500 cellules par millimètre cube de sang étaient placées sous antirétroviraux. Mais, depuis 2013, les scientifiques recommandent de traiter immédiatement tous les malades, sans attendre que le système immunitaire s'affaiblisse. Cela permet d'éviter le développement de lourds symptômes liés à l'évolution de la maladie. Ainsi, David envisage plus sereinement son avenir. "Je suis jeune. J'ai encore une vie sexuelle, j'ai la vie devant moi. Avoir une charge virale très basse réduit les risques d'infection. C'est vrai pour moi, mais aussi pour mes proches, pour le futur."

Selon le Dr Marina Karmochkine, médecin immunologiste à l'hôpital européen Georges-Pompidou de Paris, ces traitements sont très importants pour imaginer un jour endiguer l'épidémie.

"Quelqu'un de séropositif qui est en succès thérapeutique fera beaucoup moins de complications liées au VIH. Cela permet de diminuer la mortalité car les patients on la même espérance de vie que les séronégatifs. Le bénéfice est aussi collectif : les personnes en succès thérapeutique ne transmettent plus le VIH. C'est une façon de faire diminuer les nouvelles contaminations".

Aujourd'hui, en France, l'épidémie continue de se propager. En 2014, 6.600 personnes ont découvert leur séropositivité. Un chiffre stable depuis sept ans.

L'Afrique à la traîne

Si cette stratégie thérapeutique est appliquée dans la plupart des pays riches, elle est plus difficile à mettre en place dans les pays pauvres. Jusqu'alors en Afrique, continent le plus touché par l'épidémie, les traitements étaient réservés aux patients les plus atteints. Une situation qui ne peut plus durer selon Pierre Mendiharat, responsable des programmes VIH à Médecins Sans Frontières (MSF).

"L'argent ne devrait pas être un problème, ce ne serait pas normal, parce que c'est pas si cher que ça et ça peut courber l'épidémie. C'est le système de santé, les infrastructures, les ressources humaines qui sont insuffisants et pour lesquels il faut trouver de nouveaux modèles." 

Avec ces nouvelles recommandations, l'OMS espère éviter 21 millions de décès liés au sida dans le monde, et au moins, 28 millions de nouvelles infections d'ici 2030.

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