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Levothyrox : "On est face à une crise majeure", estime l'association française des malades de la thyroïde

Pour la fondatrice de l'association française des malades de la thyroïde, Chantal L’Hoir, le changement de formule du Levothyrox entraîne d'importants effets secondaires. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le levothyrox. (SALINIER QUENTIN / MAXPPP)

Un numéro vert, le 0800 97 16 53, a été mis en place mercredi 23 août dans la matinée pour tenter de répondre aux inquiétudes des malades de la thyroïde. En France, trois millions de personnes souffrent d'un dysfonctionnement de la thyroïde, majoritairement soignée par le Levothyrox.

Depuis le changement de formule de ce médicament, de nombreux malades estiment qu'il provoque de graves effets secondaires. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) assure que "la nouvelle formule a été démontrée bioéquivalente à l’ancienne" et que "cette bioéquivalence est la garantie d’une efficacité et d’une sécurité identiques". Tout en rappelant des principes de précaution (lien vers un PDF), l'ANSM se veut rassurante. Sans convaincre tout le monde. "On est face à une crise majeure", a déclaré mercredi sur franceinfo Chantal L’Hoir, fondatrice de l’AFMT (Association française des malades de la thyroïde).

franceinfo : Vous avez pris ce médicament, le Levothyrox, depuis son changement de formule. Qu'avez-vous eu comme effets secondaires ?

Chantal L’Hoir : Je me suis retrouvée avec des crampes dans les cuisses comme je n'en ai jamais eu de ma vie, à tel point que je ne pouvais plus marcher. Je n'osais plus prendre le volant, j'avais des vertiges. Un état de fatigue comme jamais. Depuis que j'ai changé de traitement, je revis.

Avez-vous eu connaissance d'autres effets secondaires ?

Des bien pires. On a une jeune femme du côté de Biarritz qui s'est trouvée à l'hôpital avec un emphysème pulmonaire confirmé par le médecin. On n'est pas des scientifiques, mais je trouve déplorable l'écoute du monde médical. Quand on souffre de la thyroïde, on passe pour des dépressifs au point que beaucoup de gens, avant d'être soignés pour des problèmes thyroïdiens, sont placés sous antidépresseurs. Ce n'est pas un médicament de confort mais de survie qui concerne ou moins une personne sur dix en France.

Il a été répondu aux associations qu'aucune étude ne prouvait que ce médicament cause des effets secondaires constatés par les malades. Qu'en pensez-vous ?

On a l'habitude d'entendre ce genre de commentaires. C'est lamentable. Il faut vraiment que cette affaire montre qu'il faut penser autrement. On a des prises de sang, on a des gens malades, on va en profiter pour demander au président de la République qu'il y ait beaucoup plus d'endocrinologues. Ce n'est pas normal d'attendre six mois minimum pour avoir rendez-vous. La moitié d'entre eux sont des diabétologues. Actuellement, la moitié des maladies thyroïdiennes sont auto-immunes et malheureusement il n'y a pas de connaissance au niveau de l'immunité.

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