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Auxerre : des patients atteints d'un cancer privés de chimiothérapie à cause d'une rupture de stock

L'hôpital d'Auxerre est en rupture de carboplatine, une chimiothérapie utilisée notamment pour traiter les cancers du poumon, des ovaires ou de la sphère ORL. Plusieurs patients ont été privés de traitement ou contraints de changer d'hôpital.

Article rédigé par Benoît Jacobo, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Certains patients de l'hôpital d'Auxerre ont été privés de chimiothérapie depuis le lundi 3 juillet à cause d'une rupture de stock sur un médicament. (BONNIERE PASCAL / MAXPPP)

Depuis le lundi 3 juillet, l'hôpital d'Auxerre (Yonne) est en rupture de carboplatine, une chimiothérapie utilisée notamment pour traiter les cancers des poumons, des ovaires ou de la sphère ORL, rapporte France Bleu Auxerre. Le carboplatine est fabriqué dans les pays asiatiques et les fournisseurs ne peuvent plus honorer les commandes en France. La situation ne devrait pas revenir à la normale avant la fin du mois de juillet.

Certains patients traités à plus de 60 km

Cette rupture de stock a directement affecté le traitement de Jeanine, qui suit une chimiothérapie depuis deux mois. Mardi 4 juillet , elle a eu une mauvaise surprise : "Quand la poche a été vide, l'infirmière est venue me dire qu'on ne me poserait pas la deuxième poche parce qu'il y avait une rupture de stock." L'infirmière lui explique que la situation est la même dans toute la France et que Jeanine doit rentrer chez elle.

Ça m'a vraiment choquée !

Jeanine, atteinte d'un cancer et privée de chimiothérapie

à France Bleu Auxerre

Depuis, ses cures de carboplatine ont effectivement été arrêtées, par la force des choses. D'autres patients de l'hôpital se sont vus proposer des molécules de chimiothérapie différentes, quand ils pouvaient les supporter. Certains sont en revanche invités à se rendre dans d'autres hôpitaux, comme celui de Sens, à plus de 60 km. 

Des ruptures de stock comme celle-ci commencent à devenir monnaie courante et pas seulement dans les hôpitaux. "On veut absolument des médicaments qui coûtent le moins cher possible et, dans ce cadre-là, on accepte des produits qui sont fabriqués à l'autre bout du monde", déplore Frédéric Martin, pharmacien praticien hospitalier à l'hôpital d'Auxerre. "Si le moindre problème arrive sur ces fabrications, la production étant centralisée mondialement, on arrive à ce genre de problèmes." On estime ainsi que 10% des références peuvent manquer dans les officines. Mais c'est la première fois que le service d'oncologie de l'hôpital d'Auxerre est touché aussi durement et aussi longtemps.

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