Un gène prometteur dans la lutte contre l'obésité découvert dans un ver
Un gène responsable de la sensation de satiété, baptisé "ETS-5", a été découvert chez un ver et pourrait aider à combattre l'obésité. Il contrôle les signaux du cerveau aux intestins expliquent des chercheurs danois et australiens dans une étude publiée lundi 13 février dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS). Un gène similaire existe chez les humains et cette découverte ouvre la voie à la mise au point d'une molécule qui pourrait aider à contrôler le surpoids en réduisant l'appétit et en activant le désir de faire davantage d'exercice physique, souligne Roger Pocock, professeur adjoint à l'Université Monash en Australie.
Quand les intestins ont emmagasiné suffisamment de graisse, le cerveau reçoit alors un message indiquant au ver d'arrêter de bouger, déclenchant une phase de somnolence, ou au contraire de continuer à se mouvoir s'il n'est pas rassasié, explique le chercheur. Le "Caenorhabditis elegans", un petit ver rond et transparent d'environ un millimètre, est très prisé des chercheurs pour la simplicité de son cerveau qui ne compte que 302 neurones et 8.000 synapses (branchements entre ces cellules cérébrales). En comparaison, un être humain compte cent mille milliards de neurones et plus de 160.000 kilomètres de connexion cérébrales.
Un vers très précieux pour la recherche médicale
Ces chercheurs ont découvert le rôle du gène "ETS-5" en analysant des neurones dans le cerveau de ces vers et en contrôlant leur réponse à l'apport de nourriture. Ils ont constaté qu'à l'instar des mammifères, un régime alimentaire riche suscite une réponse du cerveau différente de celle déclenchée par des aliments pauvres en nutriments. Chez les mammifères, la consommation d'aliments riches en graisses et en sucres stimulent l'appétit, ce qui conduit à l'obésité.
Ce ver partage jusqu'à 80% de gènes avec les humains et environ la moitié de ses gènes connus sont impliqués dans des maladies humaines, précise le professeur Pocock. "Dans la mesure où ces vers partagent un si grand nombre de gènes avec les humains, ils constituent un très bon modèle de recherche pour mieux comprendre des processus biologiques comme le métabolisme ainsi que des maladies", explique-t-il.
Il s'agit de la première découverte d'un gène régulateur du métabolisme, ouvrant la voie à un médicament capable d'agir sur le contrôle de l'intestin par le cerveau et le sentiment de satiété, selon le professeur Pocock.
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