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La Tunisie suspendue au retour des touristes

La planète à l’heure de la pandémie.En Tunisie, la saison touristique avait très bien commencé. Mais c’était avant le Covid-19. Alors que le ramadan vient de prendre fin, le pays rêve de voir les touristes revenir.

Article rédigé par franceinfo - Lucas Menget
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un café déserté dans le village touristique de Sidi Bou Saïd, à 20 km de Tunis le 4 avril 2020 (FETHI BELAID / AFP)

L’équation est simple : sans touristes, la Tunisie risque la faillite. Et chaque journée qui passe sans tourisme plonge un peu plus les Tunisiens dans l’inquiétude. Le tourisme, c’est plus de 10% du produit intérieur brut, et c’est un demi-million d’emplois dans le pays. Cette année pourtant, tout était bien parti. Le tourisme démarrait fort, et les Tunisiens pouvaient envisager une saison riche, qui aurait fait du bien à l’économie du pays. Puis le coronavirus a frappé à la porte de l’Afrique, via entre autres le Maghreb. Et subitement, les 11 000 chambres d’hôtel du pays ont dû fermer, sauf pour recevoir des patients placés à l’isolement.  

La Tunisie a bien géré la crise sanitaire, avec au final "seulement" 47 morts

Le gouvernement tunisien a pris des mesures très tôt, et n’a pas pris à la légère le virus. Le pays a été félicité pour sa gestion très transparente par l’Organisation mondiale de la Santé. Fermeture des écoles, des bars, des hôtels, des musées, des administrations, isolement en cas de suspicion. Au total, il y a eu au dernier pointage 1 046 malades. Une application de traçage des malades est d’ores et déjà disponible, même si elle n’est pas encore très utilisée. Mais Tunis peut déjà annoncer la levée de toutes les mesures de confinement à partir du 14 juin. Cafés, restaurants et hôtels pourront ouvrir à 50% de leur capacité.

Mais le tourisme local ne représente que 20% de l’activité. C’est sur le tourisme européen que compte la Tunisie : pour cela il faut que le pays soit officiellement désigné par Bruxelles comme un État vers lequel les voyageurs peuvent se rendre sans risque.

Encore une année compliquée pour la Tunisie

Il y a cinq ans, le 18 mars 2015, deux terroristes attaquent le musée du Bardo, près du Parlement. Ils tuent 24 personnes. La Tunisie fait peur, les touristes fuient. Il faudra des campagnes de publicité, des tarifs promotionnels, et beaucoup de patience pour faire revenir les neuf millions de visiteurs annuels dans le pays. Tout cet effort, qui commençait à porter ses fruits, est mis à mal. La Tunisie a eu du mal à montrer qu’elle n’était plus dangereuse. Elle doit désormais faire savoir qu’elle est saine.

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