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Les indicateurs de santé au travail se sont dégradés à La Poste, selon le "Rapport social 2010" du groupe

En tenant compte de l'évolution à la baisse des effectifs, le nombre de journées d'absence pour maladie a augmenté de 6,4% sur un an, passant de 20,9 jours par agent en 2009 à 22,2 en 2010.Les absences de courtes durée (30 jours et moins) ont diminué, alors que celles plus longues ont augmenté. La Poste emploie environ 240.000 personnes.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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  (AFP/Loïc Venance)

En tenant compte de l'évolution à la baisse des effectifs, le nombre de journées d'absence pour maladie a augmenté de 6,4% sur un an, passant de 20,9 jours par agent en 2009 à 22,2 en 2010.

Les absences de courtes durée (30 jours et moins) ont diminué, alors que celles plus longues ont augmenté. La Poste emploie environ 240.000 personnes.

Dans le même temps, les accidents de travail et de trajet sont passés de 11.809 en 2009 à 12.800 en 2010. Sur la même période, le taux d'absentéisme pour maladie est passé de 5,6% à 5,9%, et le nombre de maladies professionnelles est passé de 408 à 441 (dont 401 troubles musculo-squelettiques).

La Poste, qui a indiqué à l'AFP "que son taux moyen d'absentéisme pour maladie reste depuis 2003 compris entre 5 et 6%", a précisé "que près de 40% des postiers ont aujourd'hui plus de 50 ans et que toutes les études externes montrent qu'il existe une forte corrélation entre l'absentéisme et l'âge des collaborateurs". Le rapport montre que La Poste est une entreprise aux effectifs vieillissants, plus de 90.000 salariés ayant plus de 50 ans et quelque 78.000 entre 40 et 49 ans. L'âge moyen au sein du groupe est de 45 ans.

Le groupe "rappelle que la santé au travail reste sa priorité et que ses engagement ont été réaffirmés dans son plan santé 2010-2013 élaboré avec les équipes de santé sécurité au travail en concertation avec les organisations syndicales".

Diminution des effectifs
Selon le rapport social, les effectifs ont diminué de 11.700 (-4,71%) en 2010, pour atteindre 236.930 personnes au 31 décembre, dont 133.677 fonctionnaires, et des salariés de droit privé (94.747 CDI et 8.506 CDD).

Sur ce sujet, La Poste admet "une baisse de son taux de remplacement des départs naturels", mais "précise qu'elle a immédiatement réagi en annonçant pour 2011 une augmentation de 40% de ses recrutements, soit 4.000 personnes en CDI et 2.500 personnes en alternance".

En ce qui concerne les rémunérations au sein du groupe, les fonctionnaires semblent mieux lotis que leurs collègues de droit privé, avec une rémunération nette moyenne de 2.033 euros contre 1.627 euros (CDI). Néanmoins, 64,2% des salariés de La Poste gagnent moins de 1.800 euros nets par mois. Selon le rapport, les dix dirigeants les mieux payés du groupe ont vu leurs salaires augmenter de près de 6% en 2010, soit une hausse d'environ 1.826 euros mensuels.

Parmi les points positifs qui ressortent du rapport, La Poste a souligné que "le taux d'emploi à temps plein des salariés est de 88,1%", en hausse de 20 points par rapport à 2003, et que les personnes en CDD constituent "seulement 3,6% de l'effectif total".

Les syndicats s'inquiètent
La CGT
a évoqué un bilan "tout à fait exécrable pour le personnel", Bernard Dupin indiquant que le syndicat y voit "un bilan à charge" pour la direction, et jugeant qu'"il y a urgence d'arrêter ce gâchis humain".

A la CFDT, Alain Barrault a jugé que la dégradation des conditions de travail au sein du groupe était liée "à l'intensification du travail". Et d'ajouter: "La Poste rationalise beaucoup sur l'emploi. Et à un moment ça se paye".

Allant dans le même sens, Anne Chatain de la CFTC, a estimé que cette dégradation des indicateurs de santé n'avait "rien d'étonnant vu la productivité qu'on demande aux gens".

Evoquant un rapport "particulièrement alarmant", SUD a adressé le 19 mai un courrier au ministre de l'Industrie Eric Besson pour exercer un "devoir d'alerte". Le syndicat dit mettre en garde le "ministre de tutelle, pour que des mesures soient prises dans les meilleurs délais afin qu'un drame social de grande ampleur soit évité". Dans cette lettre, SUD dénonce une "dégradation des conditions de vie au travail qui atteint des sommets", y voyant un lien direct avec les baisses d'effectifs au sein du groupe.

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