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Le chirurgien de Grenoble accusé d'erreurs médicales porte plainte pour diffamation : "C'est le monde à l'envers !", dénonce une ex-patiente

Ce chirurgien de Grenoble est mis en cause par des dizaines de personnes souffrant de séquelles après avoir été opérées. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Des médecins dans une salle d'opération (illustration). (FRED TANNEAU / AFP)

Un chirurgien orthopédiste de Grenoble poursuit quatre de ses patients pour diffamation, mardi 11 juin devant le tribunal correctionnel de Grenoble. Il est lui-même mis en cause par des dizaines de patients et une demi-douzaine de plaintes ont été déposées début avril. Pour l'une de ses ex-patientes qui a porté plainte, Frédérique Bagalino, "c'est le monde à l'envers". "Nous avons tous souffert, confie-t-elle à France Bleu Isère. Et là, on nous rajoute une souffrance morale, physique. On se retrouve accusés. De quoi ? D'être victime. D'avoir dit la vérité. D'avoir expliqué nos souffrances, nos galères, nos vies, ce qu'elles sont devenues."

Le chirurgien se dit victime d'une campagne médiatique

Frédérique Bagalino a été amputée d'une jambe après avoir été opérée d'une fracture de la cheville par le docteur Hervé Vouaillat il y a dix ans. Le chirurgien qui a engagé cette citation directe devant le tribunal de Grenoble pour diffamation réclame solidairement 50 000 euros aux prévenus. Il se déclare innocent et se dit victime d'une campagne médiatique. Plusieurs patients ou proches de patients sont visés pour "diffamation" ou "dénonciation calomnieuse" pour avoir témoigné dans la presse contre le médecin.

"Ce que fait le chirurgien n'est pas plus horrible que ce qu'ont fait ces gens-là", assure sur franceinfo Bernard Boulloud, avocat du chirurgien. "Ce sont eux qui ont choisi la voie médiatique pour lyncher le chirurgien, sans visiblement prendre la précaution de se préparer des preuves." Les quatre personnes assignées "ont bafoué sur la place publique la présomption d'innocence" du médecin, ajoute l'avocat.

Je ne regrette absolument pas d'avoir parlé. Aucun regret, si je devais le refaire, je le referais.

Frédérique Bagalino, ex-patiente

à France Bleu Isère

"Je n'ai plus rien à perdre, explique Frédérique Bagalino à France Bleu Isère. J'ai perdu ma vie de couple, ma vie de famille, dix ans de ma vie... Et ma jambe. (...) Je continuerai mon combat et je demande aux victimes de ne pas avoir peur. C'est sa stratégie, mais nous n'avons pas peur."

Le docteur Vouaillat est interdit d'exercer depuis le 1er mai pour trois ans, dont 18 mois avec sursis, par le Conseil national de l'ordre des médecins pour des "manquements graves et un comportement fautif", sur la foi d'une enquête de la Sécurité sociale en Isère. Une enquête préliminaire avait été ouverte fin 2016 pour mise en danger de la vie d'autrui et escroquerie, qui n'a donné lieu à aucune mise en cause depuis.

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