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Six questions sur les dons d'ovocytes et de spermatozoïdes pour les couples infertiles

L'Agence de la biomédecine recherche au moins 300 nouveaux donneurs de spermatozoïdes et 900 nouvelles donneuses d'ovocytes pour pouvoir répondre aux demandes des couples infertiles.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
L’Agence de la biomédecine lance une campagne sur le don d’ovocytes et de spermatozoïdes à destination des couples infertiles, le 19 mai 2016. (CAIAIMAGE /AGNIESZKA WOZNIAK / GETTY IMAGES)

Vouloir devenir parent peut être synonyme de longue attente. Environ trois mille couples infertiles se sont inscrits, en 2014, pour recevoir des spermatozoïdes et des ovocytes afin d'avoir un enfant. Problème : même si les dons sont en augmentation, il n'y a pas assez de donneurs pour répondre à toutes ces demandes. L'Agence de la biomédecine a donc lancé un appel aux dons, jeudi 19 mai. En clair, il faudrait 300 nouveaux donneurs et 900 donneuses supplémentaires par an. Un don est encadré par la loi bioéthique, révisée en 2011. Francetv info répond aux questions que vous vous posez sur le don de gamètes.

Qui peut donner ?

Pour les dons d'ovocytes, la femme doit avoir entre 18 et 37 ans. Pour les dons de spermatozoïdes, les hommes, eux, doivent avoir entre 18 ans et 45 ans. Depuis décembre 2015, un décret autorise les hommes et les femmes qui n'ont pas eu d'enfants à donner. 

Il n'est pas nécessaire d'être en couple pour donner. En revanche, dans le cas d'un don au sein d'un couple, le conjoint doit donner son accord.

A qui s'adressent les dons ?

Les receveurs doivent impérativement former un couple hétérosexuel et être en âge de procréer, mais stériles. "L'infertilité des hommes concerne 20% des cas, l'infertilité des femmes concerne 30% des cas, dans 40% des cas cela vient des deux, et il reste 10% de causes non-identifiées. Bref, il n'y a pas plus de problèmes d'infertilité masculine que féminine", résume à francetv info le professeur Dominique Royère, directeur procréation à l'Agence de la biomédecine.

La stérilité peut avoir été causée par une maladie, "mais c'est une minorité des cas, précise Dominique Royère. Généralement, il s'agit une stérilité ancienne et irrémédiable découverte lors du projet de la conception d'un enfant".

Enfin, les receveurs peuvent être aussi des personnes souffrant d'une maladie grave, virale ou génétique, et qui risquent de transmettre cette maladie à l'autre membre du couple ou à l'enfant.

Où puis-je donner ?

En France, il existe 28 centres autorisés pour les dons d'ovocytes, et 27 centres pour les dons de spermatozoïdes. Ce ne sont pas forcément les mêmes structures pour les deux types de dons. Il peut s'agir de centres d’assistance médicale à la procréation (AMP), d’établissements de santé, ou de Cecos (centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains).

Quelles sont les étapes préalables ?

Que ce soit pour un don d'ovocytes ou un don de sperme, le donneur doit se confronter à un bilan préalable. Il s'agit d'une étude des antécédents médicaux. "On réalise un arbre généalogique des risques identifiés de maladie génétique", détaille Dominique Royère. Il y a également des examens cliniques et biologiques pour "éliminer toute transmission infectieuse". Par ailleurs, le donneur doit s'entretenir avec un psychologue ou un psychiatre sur sa démarche.

- Pour les dons d'ovocytes. Cela nécessite un arrêt de travail. Des injections sous-cutanées quotidiennes qui servent à stimuler les ovocytes doivent être réalisées pendant dix à douze jours. "Les donneuses peuvent faire des auto-injections avec des systèmes de stylos", signale Dominique Royère. En parallèle, des prises de sang et/ou des échographies sont réalisées. Enfin, au moins 35 heures après la dernière injection, le prélèvement d'ovocytes a lieu, lors d'une hospitalisation d'un jour. Il s'effectue par voie vaginale sous anesthésie générale.

- Pour les dons de sperme. Un premier recueil a lieu après masturbation. Les spermatozoïdes sont analysés. En fonction du résultat, le donneur est informé du nombre de recueils suivants à effectuer. Après le dernier recueil de sperme, des tests sérologiques peuvent à nouveau être réalisés via prises de sang.

Quels sont les effets secondaires ?

Les effets secondaires durant le traitement qui précède les prélèvements "restent exceptionnels et très transitoires", assure Dominique Royère.

Dans les jours qui suivent le prélèvement d'ovocytes, la donneuse peut ressentir des pesanteurs ou des douleurs pelviennes et remarquer de légers saignements. Ce sont des effets sans gravité qui ne durent pas. 

Les dons sont-ils anonymes et gratuits ?

Le don doit être gratuit. Les frais médicaux nécessaires pour les dons sont entièrement pris en charge. Par ailleurs, les donneurs, comme les receveurs, sont anonymes. La loi précise aussi qu'il ne peut y avoir aucun lien de filiation établi entre le donneur ou la donneuse et l'enfant issu du don.

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