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José Bové, Nicolas Hulot, Yann Arthus-Bertrand... Même les écolos n'échappent pas aux perturbateurs endocriniens

L'association Générations Futures publie jeudi 23 février une étude édifiante que franceinfo s'est procurée. Les cheveux de sept personnalités de l'écologie française ont été analysés, les sept contiennent des perturbateurs endocriniens.

Article rédigé par Anne-Laure Barral, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une manifestation contre les pesticides, le 26 mars 2016, à Paris. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Personne n'échappe aux perturbateurs endocriniens, même les plus écolos d'entre nous. Ces substances chimiques qui perturbent le système hormonal s'insinuent dans notre organisme. En effet, une étude de l'association Générations Futures publiée jeudi 23 février, et que franceinfo s'est procurée, le montre.

Sept personnalités de l'écologie, dont le photographe Yann Arthus-Bertrand, l'écologiste Nicolas Hulot, ou encore la députée Delphine Batho, ont fait analyser la présence de pesticides, phtalates et autres PCB dans une mèche de cheveux, et les résultats sont édifiants.

Même des substances interdites retrouvées 

Avec le record de 68 perturbateurs endocriniens, le bonnet d'âne revient à Isabelle Autissier. L'ancienne navigatrice, présidente actuelle de WWF France était "terrifiée par ces résultats, d'autant plus que j'essaye de manger bio, je ne me mets quasiment rien sur ma figure, chez moi je n'ai pas de produits ménagers..."

Nombre de perturbateurs endocriniens retrouvés chez sept personnalités françaises, selon une étude de l'association Générations Futures. (FRANCEINFO)

Pourtant, on aurait pu croire que la vie au grand air, en pleine mer, aurait épargné Isabelle Autissier de la contamination de ses substances qui perturbent le système hormonal, mais c'est tout le contraire. "Du coup, j'ai mis cela en rapport avec le fait que j'ai travaillé dans des chantiers de construction de bateaux, raconte la navigatrice (...) où j'ai manipulé des produits qui sont très mauvais pour la santé, des colles, des peintures, des solvants... D'autant plus qu'il y a 20 ans ou plus, on ne prenait aucune précaution."

Bisphénol, phtalate, PCB... la navigatrice fait la course en tête, y compris pour des substances interdites aujourd'hui, comme le lindane, utilisé longtemps dans le traitement anti-poux, ou le fipronil, pesticide néfaste aux abeilles.

Une petite dose suffit

Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand se retrouvent juste derrière elle au classement, avec une cinquantaine de substances. Le pourfendeur de la "malbouffe" et député européen en a, lui, 48. José Bové n'en revient pas. "Quand j'ai regardé la liste, je me suis dit, ce n'est pas possible, décrit-t-il. Trois PCB, 11 plastifiants, des pesticides, un insecticide, alors que je n'en ai jamais utilisé sur mon exploitation agricole !"

Il suffit qu'il y ait une bombe [d'insecticide] qui soit passée dans les moquettes au Parlement européen ou ailleurs, et pourquoi pas Radio France... Tout le monde se retrouve face à [ces substances].

José Bové, agriculteur et député européen pour EELV

à franceinfo

Logiquement, les plus jeunes décrochent les meilleurs résultats, ou plutôt les moins mauvais : 36 perturbateurs endocriniens pour la députée Delphine Batho, 19 pour le candidat à la présidentielle d'Europe Écologie-Les Verts, Yannick Jadot. Ils ont tous accepté de participer à cette étude, parce qu'ils souhaitent l'interdiction de ces substances. Une nouvelle réunion européenne est prévue le 28 février pour définir ce qu'est un perturbateur endocrinien.

Le député européen d'EELV, José Bové, se fait prélever des cheveux pour une étude de l'association, Générations Futures. (GENERATIONS FUTURES)

L'association Générations Futures a analysé les cheveux de sept personnalités de l'écologie française. Reportage d'Anne-Laure Barral.

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