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Les tampons ne seraient pas à l'origine du syndrome du choc toxique, selon une étude

Des chercheurs de l'hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, viennent de publier une étude sur les tampons et les coupes menstruelles. D'après les résultats, ces protections périodiques ne seraient pas impliquées dans le syndrome du choc toxique.

Article rédigé par François Madeuf, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Selon une étude de chercheurs lyonnais, la composition chimique des tampons ne favoriserait pas le syndrome du choc toxique.  (LOIC VENANCE / AFP)

Des chercheurs de l'hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, viennent de publier une étude sur le syndrome du choc toxique. Cette pathologie est liée au développement d'un staphylocoque dans le vagin de certaines femmes et peut aller jusqu'à la mort. Les scientifiques ont récolté 700 tampons et des coupes menstruelles des grandes marques les plus utilisées auprès de femmes volontaires pour réunir un maximum de données sur les conditions de développement de cette bactérie. Selon eux, quasiment aucun des tampons ne contenait de produits prédisposés à causer un choc toxique.

Une trop longue durée d'utilisation, facteur de danger

Les chercheurs se tournent donc vers d'autres facteurs qui seraient responsables de cette maladie très rare. La composition de la flore vaginale et la durée d'utilisation des protections pourraient être à l'origine du déclenchement du SCT. "Plus on va les utiliser longtemps, plus il y a un danger", explique Gérard Lina, le microbiologiste qui a mené cette étude. Il recommande donc de ne garder un tampon ou une coupe que quatre heures dans le corps, six heures maximum. "Et il ne faut surtout pas les utiliser la nuit parce qu'on va dépasser cette durée", ajoute Gérard Lina. 

Une maladie méconnue du corps médical

Cette règle de base est rarement respectée car, même au sein du corps médical, le choc toxique reste méconnu. "Il n'y a aucun gynécologue que je connais, ni médecin, ni infirmier qui connaît cette maladie !", s'indigne Justine, victime d'un syndrome du choc toxique il y a cinq ans.

On est si peu nombreuses que cette maladie n'a pas le mérite d'exister

Justine, victime d'un syndrome du choc toxique

à franceinfo

La jeune femme a eu l'occasion de le constater il y a peu de temps, quand elle s'est fait opérer d'un genou. Quand on lui demande si elle a déjà eu des maladies, elle mentionne son choc toxique. "Qu'est-ce que c'est ?", lui demande le personnel. Si les tampons ne sont pas impliqués directement dans le déclenchement d'un choc toxique, leur composition chimique est cependant toujours très opaque. Pour les chercheurs, ils devraient d'ailleurs être soumis aux mêmes règles de vente que les produits de parapharmacie. Les scientifiques veulent maintenant en apprendre plus sur les habitudes d’utilisation des protections périodiques. Ils lancent un appel à volontaires pour une grande enquête nationale à l'université de Lyon.

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