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Infographie La consommation de cannabis largement répandue en Europe, mais surtout en France

L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies publie, jeudi, son nouveau rapport annuel. Francetv info a sélectionné quelques chiffres.

Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le cannabis (ici, de la résine et de la marijuana) est la drogue la plus consommée en Europe. En France, 40,9% des personnes âgées de 15 à 64 ans en ont déjà consommé. (MAXPPP)

Le cannabis, particulièrement apprécié par les Français, et une surmortalité constatée dans le nord du continent. L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) publie, jeudi 4 juin, son nouveau rapport annuel. Quelles sont les substances les plus consommées ? Où se situe la France ? Francetv info a sélectionné quelques chiffres.

Le cannabis, drogue la plus populaire

C'est de loin la substance illicite préférée des Européens. Quelque 79 millions d'entre eux en ont déjà pris. "La prévalence de la consommation de cannabis est environ cinq fois supérieure à celle des autres substances", écrivent les auteurs de ce rapport de 86 pages.

Si le cannabis est consommé par toutes les tranches d'âge, les amphétamines (comprenant l’amphétamine et la méthamphétamine) sont surtout l'apanage des jeunes. Parmi les quelque 1,6 million d'adultes qui disent en avoir consommé au cours des douze derniers mois, 1,3 million sont de jeunes adultes (de 15 à 34 ans).

La France, première consommatrice de cannabis

D'après les chiffres publiés par l'OEDT, la France est le pays qui compte la part la plus importante de personnes ayant déjà consommé du cannabis. Dans le détail, 40,9% de la population française (des 15-64 ans) y a déjà goûté. Un chiffre loin devant celui du Danemark, de l'Espagne et des Pays-Bas.

Rien d'étonnant. Dans une étude de l'OEDT, publiée en 2012, et menée dans 36 pays, l'Hexagone arrivait déjà en première position.

Les jeunes adultes français (15-34 ans) sont également les plus gros fumeurs de cannabis : 22,1% d'entre eux en ont consommé au cours des douze derniers mois alors que la moyenne européenne pour la même tranche d'âge se situe à 11,7%.

L'Espagne et le Royaume-Uni largement en tête sur la cocaïne

C'est la drogue stimulante illicite la plus consommée en Europe, mais "la plupart des usagers se situent dans un petit nombre de pays occidentaux de l’UE", relève le rapport. La France est en troisième position, mais est largement devancée par l'Espagne et le Royaume-Uni.

Si la cocaïne est davantage consommée en Espagne, elle est davantage retrouvée dans les eaux usées de Londres que dans celles de Barcelone. Et, avec les résultats selon les jours de la semaine, on observe, sans surprise, des pics le week-end.

Si l'on entend souvent que la cocaïne se démocratise de plus en plus, sa propagation ralentit. Plusieurs pays européens ont enquêté sur cette consommation depuis 2012. Parmi eux, huit constatent des prévalences plus faibles chez les jeunes (15-34 ans) et trois des estimations plus élevées, relève le rapport.

On meurt davantage à cause de la drogue dans le nord de l'Europe

Sur l'ensemble des morts enregistrés chez les Européens âgés de 15 à 39 ans, l'Observatoire indique qu'une surdose est constatée dans 3,4% des cas, et qu'il s'agit d'opiacés dans environ 66% des surdoses létales.

L'Estonie arrive très largement en tête de ce triste palmarès avec un taux de mortalité huit fois supérieur à la moyenne européenne. Le pays enregistre pourtant une récente diminution, selon l'Observatoire. Comment expliquer cette hécatombe ? "Les surdoses fatales sont principalement dues à l’injection de fentanyls, opiacés de synthèse très puissants", dit le rapport.

De nouvelles drogues arrivées en Europe ces dernières années sont également dangereuses. Elles mêlent des "substances de synthèse ou naturelles, non réglementées par le droit national" et souvent fabriquées dans l’intention de reproduire les effets des substances prohibées, écrivent les auteurs du rapport. "De plus en plus de rapports font état de leurs effets nocifs, notamment des hospitalisations et des décès."

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