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Dérives sectaires : les signalements ne sont que "la partie émergée de l'iceberg", indique la secrétaire d'État Sonia Backès

La secrétaire d'État Sonia Backès, en charge de la Citoyenneté, s'inquiète sur France Inter jeudi des dérives sectaires liées à la santé, en citant comme exemple le mouvement du crudivorisme, qui peuvent mettre en danger la vie de leurs adeptes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La secrétaire d'État Sonia Backès, sur France Inter, le 3 novembre 2022. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Les signalements pour dérives sectaires font l'objet d'une "augmentation quantitative importante" mais ce n'est que "la partie émergée de l'iceberg", affirme Sonia Backès, secrétaire d'État en charge de la Citoyenneté, invitée jeudi 3 novembre sur France Inter.

>> Dérives sectaires : les saisines de la Miviludes atteignent un nouveau record

Au lendemain de la publication du rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui fait état de 4 020 signalements en 2021 (+33,6% par rapport à 2020), Sonia Backès regrette que "tout ne soit pas signalé". "Beaucoup de choses passent sous les radars et on ne sait pas exactement combien de personnes sont réellement concernées" par les dérives sectaires, poursuit-elle. Le dernier chiffre connu date désormais de "quelques années" et fait état de "500 000 personnes touchées", selon la secrétaire d'État.

Sonia Backès s'est dit particulièrement inquiète des "dérives liées à la santé". "On parle de gens qui se décrètent naturopathes et qui vendent des soins alternatifs aux soins traditionnels et vérifiés", explique-t-elle, donnant pour exemple "le mouvement du crudivorisme", représenté notamment par le YouTubeur Thierry Casasnovas, qui fait l'objet à lui seul de 54 signalements.

"Ce sont des gens qui disent : arrêtez la radiothérapie, la chimiothérapie, quand vous êtes atteint d'un cancer, et buvez des jus de légumes, vous allez être soigné."

Sonia Backès

à France Inter

"La difficulté survient lorsqu'il y a emprise mentale et mise en danger", poursuit-elle, déplorant par ailleurs les conséquences financières liées à ces dérives. "Derrière, il y a incitation à acheter l'appareil qui fait des jus de légumes, puis la vidéo de ces gourous 2.0 finit par devenir payante", précise Sonia Backès, dont la mère a appartenu à la secte de l'Église de la scientologie. "Je sais comment ça se passe, je sais comment on y rentre, je sais comment ils maintiennent les gens sous emprise et je sais toute la difficulté d'en sortir", explique-t-elle.

Des Assises organisées début 2023

Dans ce contexte, des "Assises des dérives sectaires et du complotisme" seront organisées "début 2023" autour des acteurs de la lutte contre ces phénomènes. Le but, précise Sonia Backès, c'est de réaliser "un état des lieux" et d'aboutir "à un plan d'action très clair". Parmi les pistes envisagées, la secrétaire d'État dit vouloir simplifier les procédures de signalement, qui consistent actuellement à "remplir un formulaire sur le site de la Miviludes".

"Est-ce-que c'est suffisant ? Je ne crois pas", ajoute-t-elle. "On a besoin d'une plus grande proximité, de sensibiliser les gens qui sont autour de nous, les gendarmes, les services de proximité pour signaler plus facilement", indique Sonia Backès, qui n'exclut pas de faire évoluer l'arsenal législatif autour des dérives sectaires.

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