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Remplacer une partie de la viande par des protéines "microbiennes" pourrait réduire les émissions de CO2 et la déforestation

Selon une étude publiée dans la revue scientifique "Nature", ces protéines nécessitent beaucoup moins de terres cultivées que le bœuf, principal responsable des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un scientifique tenant une boîte de Petri (photo d'illustration). (ANDREW BROOKES / IMAGE SOURCE / AFP)

Ce sont des petits organismes qui pourraient sauver la planète. Remplacer 20% de la consommation mondiale de bœuf et d'agneau par des protéines dites "microbiennes" pourrait réduire de moitié les émissions de CO2 et la déforestation liées à l'agriculture d'ici 2050, selon une étude (en anglais) publiée dans la revue scientifique Nature, mercredi 4 mai.

L'enjeu est important, puisque le système alimentaire mondial compte pour environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre, d'après le dernier rapport du Giec. Et dans le secteur agricole, la production de bœuf est le principal responsable, à cause de leurs rots et surtout de la déforestation nécessaire pour cultiver leur nourriture.

Sur la base des projections actuelles de croissance de la population et de demande alimentaire, remplacer la moitié de la consommation de viande rouge par des protéines microbiennes permettrait de réduire de plus de 80% la perte d'arbres et la pollution par le CO2, ont calculé les auteurs dans l'étude.

"Un substitut idéal pour la viande"

Ces protéines, cultivées dans des cuves en acier inoxydable et qui reproduisent la texture de la viande, se nourrissent de glucose pour produire des protéines. Ce qui réclame aussi la culture de certaines terres (pour de la canne à sucre ou de la betterave), mais beaucoup moins que pour la viande rouge, selon l'étude. Si 20% de la viande rouge était remplacée par des protéines microbiennes, la surface mondiale de terres cultivée descendrait sous les niveaux actuels d'ici 2050, contre une augmentation de près d'un million de kilomètres carrés en cas de maintien des tendances actuelles.

Les bénéfices de la protéine fabriquée à base de microbes ou de champignons vont plus loin que le climat ou l'impact environnemental, selon Hanna Tuomisto, chercheuse à l'université d'Helsinki. "La mycoprotéine est un substitut idéal pour la viande parce qu'elle est riche en protéines et contient tous les acides aminés essentiels", commente-t-elle, citée dans Nature. L'utilisation de l'eau pour l'agriculture et l'émission d'un autre gaz à effet de serre, le protoxyde d'azote, via les engrais, seraient aussi réduites.

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