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Levothyrox ancienne formule : le laboratoire de nouveau devant la justice

Quarante patients demandent en référé la mise à disposition de l’ancienne formule du Levothyrox, conformément à un jugement rendu en ce sens à Toulouse mi-novembre.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Levothyrox ancienne formule : le laboratoire de nouveau devant la justice

Imputant une évolution délétère de leur état de santé à la nouvelle formulation du Levothyrox, une quarantaine de patients demandent au juge des référés de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) d'ordonner au laboratoire Merck de leur fournir en urgence l'ancienne formule, conformément à une première décision du TGI de Toulouse. La décision a été mise en délibéré au 26 décembre. 

Le 14 novembre, le juge des référés de Toulouse avait condamné le laboratoire à fournir "par le biais des circuits de distribution et de commercialisation, sans délai" le produit ancienne formule aujourd'hui dénommé Euthyrox à 25 patients de la Haute-Garonne qui avaient adressé une requête devant cette juridiction. Il avait de plus assorti sa décision d'une astreinte de 10.000 euros par jour et par infraction constatée. Merck a fait appel de cette condamnation.

Lors de l’audience du 4 décembre l'avocat des plaignants, Me Jacques Lévy, a de nouveau évoqué un "scandale sanitaire", soulignant que ses clients "souffraient le martyr et ne savaient pas pourquoi". Il a assuré que la France était le seul pays européen ayant "fait modifier ce médicament". L'avocat des plaignants a ajouté à sa nouvelle requête, examinée ce 4 décembre, "le préjudice d'anxiété des patients qui se sont retrouvés malades en ignorant les causes de leurs symptômes".

200.000 boîtes disponibles le 15 décembre, selon le laboratoire

De son côté, l'avocat du laboratoire Merck, Me Antoine Robert, a assuré que "200.000 boîtes [du Lévothyrox ancienne formule] seront disponibles sur le marché à partir du 15 décembre". Merck France avait annoncé mi-novembre l'importation d'ici la fin de l'année de ces 200.000 boîtes supplémentaires en provenance d'Allemagne. Me Robert a demandé le rejet de la demande des plaignants, affirmant qu'"aujourd'hui, l'agence du médicament a indiqué qu'il existait cinq alternatives thérapeutiques, y compris un générique". Une disponibilité du traitement vivement contestée par l’avocat des demandeurs.

L'avocat a en outre affirmé que la quarantaine de plaignants "[n’apportaient] pas les justificatifs minimaux démontrant qu'il avait intérêt à agir", soulignant notamment l’absence de certificats médicaux dans la plupart des dossiers. Me Robert a enfin considéré que la juridiction civile de Saint-Gaudens n'était pas compétente pour statuer estimant que l'action aurait dû se dérouler devant une juridiction administrative contre l'Agence du médicament, responsable selon lui de la situation – Merck ayant commercialisé la nouvelle formulation à la demande de cette autorité sanitaire.

Une autre action collective à Lyon pour "défaut d’information"

Une autre action collective a été lancée devant le TGI de Lyon, où se trouve le siège de Merck pour la France. La première audience devrait se tenir à Lyon le 19 décembre.

Dans le cadre de cette action collective visant à l'indemnisation des malades victimes d'effets indésirables liée à la nouvelle formulation, 7.590 personnes se sont inscrites sur la plateforme, MySMARTcab, avait fin novembre indiqué à l'AFP, Me Christophe Lèguevaques. Celui-ci a précisé qu’il disposait de 500 dossiers "complets et vérifiés", et que chaque plaignant demandait 5.000 euros pour défaut d'information et autant pour le préjudice d'angoisse.

avec AFP

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