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Voyage de noce au Cambodge

Avec Yanna Byls, auteure d’un récit de voyage, La fiancée du bout du monde, à paraitre aux éditions Livres du monde. Elle est partie en voyage avec un objectif, découvrir les us et coutumes des mariages traditionnels en Asie. Ce périple l’a amenée au Cambodge dans un petit village sur les berges du Mékong où elle a participé à un mariage khmer. Son récit de voyage.
Article rédigé par Ingrid Pohu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (©)

Le livre de Yanna Byls , La
fiancée du bout du monde
a inspiré une exposition intitulée Les Mariés d’Asie
visible jusqu’au 28 avril**** à la Galerie Impression 98, rue Quincampoix à
Paris.

Extrait du livre:

"Sur les berges du Mékong, nous entendons parler d’un mariage qui se
déroulera cet après-midi même. Ce mariage traditionnel khmer semble destiné à
notre quête. Notre ami Min Soda, avec lequel nous avons célébré la fête sacrée
de l’eau, nous conduit à moto sur un chemin de terre couleur vanille qui borde
la rive vers le lieu de la noce. La moto s’arrête devant une arche de
plastique, cerclée d’or et scintillante de couleurs violentes. Les noms des
mariés sont inscrits en lettres khmer et vermeil. Une photographie des époux
dans un cadre doré, est posée sur un chevalet. Sur cette image, les mariés sont
vêtus de costumes folkloriques khmers de couleur orange. [...] Devant une maison de
bois sur pilotis, une estrade. Musiciens et techniciens font la balance pour le
concert de ce soir. Un homme vient à nous et dans un anglais parfait, nous
révèle que ce soir se déroulera la célébration du mariage de Sim Vathna et de
Kea Sokhour. Nous sommes bienvenus à la noce, si le cœur nous en dit. Nous
promettons de revenir pour participer à la fête nuptiale. Nous remercions chaleureusement
l’homme venu nous inviter, alors que nous sommes des inconnus de passage. Il
nous sourit généreusement. Il semble ravi de la fête qui se prépare. Nous
restons là sous les tentes multicolores, devant les tables décorées et vides.
Quelque chose d’invisible me retient là et m’empêche de partir. Sur le perron,
j’aperçois des convives qui entrent dans la maison. Je demande ce qui se trame.
Le monsieur me répond que la cérémonie religieuse du mariage vient de débuter.
Les mariés entourés de leurs proches et d’un prêtre bouddhiste, reçoivent des
bénédictions destinées à protéger leur union. Je brûle de pénétrer dans l’antre
sacré des épousailles. Ma pensée à peine achevée, que l’homme m’invite d’un
grand geste, à me joindre à la célébration. [...] En silence, nous pénétrons
dans la demeure de bois sombre. Min Soda nous emboîte le pas. De
l’entrebâillement de la porte, nous apercevons les mariés de dos, vêtus de
costumes dorés, assis sur de gros coussins, de la même couleur scintillante.
Les membres de la famille les encerclent avec une tendresse émue. Plusieurs
photographes immortalisent la scène et un caméraman filme la cérémonie. Le
monsieur s’avance et nous invite à nous assoir au sol, avec les invités. Mon
cœur brûle de joie. Maintenant, nous faisons face aux mariés, entièrement vêtus
d’une somptueuse couleur d’or pâle. Ils sont assis en tailleur, immobiles et
silencieux, avec une expression presque vide sur le visage. La mariée porte une
couronne perlée, des bijoux lourds et ethniques, et des faux cils qui lui
confèrent un regard impénétrable et mystérieux..."

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